Namibie : Code de la Route

Un pays de grands espaces, peu dense mais prudence !

Des voyages faciles, mais à peine plus de 10 % du réseau routier goudronné

À peine plus de 2 millions d’habitants pour plus de 825 000 km2 : voilà un grand pays, bien peu dense, dans lequel on a de la place pour rouler ! Le réseau routier mesure 45 387 kilomètres mais comporte seulement 6 387 kilomètres de routes bitumées. On roule donc beaucoup sur piste en Namibie et si celles-ci sont souvent en excellent état, il est néanmoins nécessaire de respecter certaines règles.

Cette ex-colonie allemande (1884) administrée ensuite par l’Afrique du Sud de 1919 à son indépendance en 1990 présente à bien des égards les caractéristiques d’un pays développé, tout du moins par l’entretien de son réseau routier. Les routes et les pistes namibiennes sont en effet considérées comme les meilleures d’Afrique.

Les grands axes permettent de relier la capitale, Windhoek, aux pays voisins, Angola et Botswana. Une grande route nationale nord / sud permet de venir facilement de Cape Town, en Afrique du Sud. Les villes côtières sont bien desservies et l’on appréciera dans certaines d’entre elles ce mélange surréaliste entre des restes d’architecture coloniale allemande (à Lüderitz et Swakopmund, notamment), la présence d’une population africaine qui parle allemand et une gastronomie où l’on trouve des wurst et des apfelstrüdel à la carte des restaurants !

Mais l’on ne vient pas forcément en Namibie pour s’interroger sur les héritages coloniaux : le pays offre des étendues désertiques, des grands espaces et même le Fish River Canyon, le second plus grand canyon au monde après celui du Colorado. Pour cela, il vous faudra emprunter des pistes.

Bien entendu, on roule à gauche. Il vous faudra emporter un permis international et, en dehors des grands axes, calculer votre autonomie et faire attention aux points de ravitaillement. Avoir sur soi une petite réserve d’eau fait partie des conseils avisés. La limite d’alcoolémie au volant est très stricte : 0,0 g/l de sang.

60, 100, 120…

Les limitations des routes namibiennes sont claires : 60 km/h en agglomération (voire 80, occasionnellement, sur des grands axes périphériques), 100 km/h sur les routes non bitumées, 120 km/h sur les nationales.

Les nationales n’ont rien à envier à certaines de nos autoroutes. Dans la plupart des cas, il s’agit de grands axes rectilignes, très larges, dont la signalisation est matérialisée par des bandes jaunes. Elles comportent presque systématiquement ce qui nous semble comme une large bande d’arrêt d’urgence. Il est coutume de s’y déporter pour laisser passer un véhicule plus rapide que soi, lorsqu’il vous arrive derrière. Après le dépassement, la personne vous remercie généralement par un signe de la main ou un coup de warnings. Attention, ici et là, quelques petits bancs de sable peuvent avoir été créés par le vent.

Quelques radars peuvent prendre place, notamment près des entrées ou sorties des principales agglomérations. La police est globalement peu intrusive et plutôt accueillante avec les touristes et les motards. Lorsque vous êtes au milieu de nulle part, vous ne risquez pas de PV. Mais le danger vient d’ailleurs.

Sur les postes, qui sont souvent larges, en terre battue, on peut avoir l’impression qu’il est facile de rouler vite. Et c’est vrai, dans 98 % des cas. Le problème, ce sont les 2 % restant : petit banc de sable, saignée, bosse masquée, cassure. La sortie de route en sera d’autant plus brutale et après, vous serez un peu seul au monde. Vous la sentez bien, l’étendue désertique ?

La bonne nouvelle, par contre, c’est qu’en les parcourant à allure raisonnable, ces pistes sont praticables par un trail d’origine, voire même par une routière dans la plupart des cas.

Attention aux animaux et à la nuit !

La Namibie est célèbre pour sa faune : que ce soit dans le parc d’Etosha ou dans ses grandes étendues, voir sur les plages (le courant froid du Benguela, dans l’Océan Atlantique, crée une petite brume fraîche propice à la faune), c’est aussi sur la route qu’il faudra se méfier des animaux, notamment à la levée et au tomber du jour. D’ailleurs, vous remarquerez que les locaux ont des 4x4 avec de grosses rampes de phares sur le toit : c’est pour voir clair, mais aussi parce que les springboks (petites antilopes locales) ont la fâcheuse habitude de sauter par dessus les phares quand elles voient une voiture. C’est joueur, un springbok. En conséquence, il est très fermement déconseillé de rouler à moto de nuit. Si vous devez le faire par obligation, mettez-vous en convoi derrière une automobile.

Il pleut très peu en Namibie (et quasiment jamais l’hiver, de juin à septembre), mais la pluie peut transformer le revêtement des pistes en matière boueuse et collante. Attention donc aux prévisions météo.

Un pays aux multiples richesses

Avec un peu d’attention et de précautions, rouler en Namibie est un véritable bonheur. Les distances sont longues, vous pouvez passer plusieurs heures sur la route sans croiser personne, le sentiment de liberté est total. Les lumières sont fantastiques, aucune nappe de pollution ne vient brouiller l’atmosphère. Les dunes rouges du désert du Namib, près de Sossusvlei, valent de déplacement à elles seules. Le Fish River Canyon vous plongera dans une ambiance de Far West, en Afrique.

Pour le nord du pays, par contre, il faut un peu plus de préparation. Que ce soit sur le long de l’Océan, où accéder à la Côte des Squelettes riche de ces dizaines d’épaves échouées à cause des courants et du brouillard nécessite une bonne maîtrise de la conduite dans le sable, où à l’intérieur des terres, pour aller voir la tribu des Himba dont les femmes se recouvrent la peau de terre cuivrée. Tout au nord, près de la frontière avec l’Angola, quelques petits problèmes de sécurité reviennent régulièrement. Prudence, donc.

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