Croatie... Découverte !
Un voyage avec des motards en balade
Lorsque nous avons décidé de partir en Croatie, nous avions plusieurs possibilités pour rejoindre la côte est de l'Adriatique : par la route, par ferry depuis l'Italie, en moto-train.
La Croatie ou République de Croatie est un pays d'Europe du Sud qui s'étend de l'extrémité orientale des Alpes jusqu'au littoral de la mer Adriatique au sud, en passant par le massif des Alpes Dinariques au centre. Elle est entourée par la Slovénie, la Hongrie, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro.
Nous avons choisi pour cette première édition de prendre le ferry qui allait nous faire rejoindre Split depuis Ancône, pensant que la traversée de l'Italie allait offrir un plus au voyage. Il s'avère que ce n'est peut être pas la meilleure des perspectives : une autoroute longue, chère et sans attraits. Une étape nécessaire en Italie et une traversée certes agréable mais qui grêve sérieusement le budget du voyage. Notre retour s'étant effectué par la route depuis Venise, nous avons apprécié cette seconde possibilité et désormais feront l'aller et le retour par cette solution, en prenant le temps de flâner et en appréciant la ville lagunaire tant à l'aller qu'au retour.
Des îles, une mer turquoise... un parfum... sur la côte !
Cela fait déjà trois jours que nous sommes partis. Après une traversée de l’Italie plutôt frisquette nous nous sommes embarqués à Ancone à bord d’un ferry des années folles managé par un équipage qui devait avoir trouvé ses formateurs dans les ex-cadres de l’armée rouge. Le bateau datait un peu mais il était d’une remarquable propreté.
8 heures du matin, grand beau soleil, un petit 18° et la ville de Split pour un déjeuner sur la grande place qui commençait à s’animer. Nous n’avons pas eu le temps de visiter cette cité historique mais nous y reviendrons en remontant, le peu que l’on a vu vaut son pesant de cacahuètes !
Départ vers le Nord pour rejoindre Trogir notre lieu d’étape. RAS sur la route sinon qu’un revêtement blanchâtre rend le tarmac glissant comme s’il avait été lissé... Sous le flotte cela doit être terrifiant (la suite nous donnera raison !). Dès que l’on sort des faubourg de la ville la campagne est superbement préservée et les contrastes de couleurs sont saisissants, le fait que nous soyons au printemps n’est sûrement pas étranger à cette débauche de couleurs.
Nous sommes arrivés à Trogir, superbe cité qui baigne les pieds dans l’eau, avons parcouru un port qui recèle un certain nombre de bateaux qui ne dépareraient pas dans un festival de vieux gréements, puis, après avoir déposé les bagages à l’hôtel, avons repris la route pour une petite incursion vers le nord et un passage à l’intérieur des terres.
Primosten, c’est une merveille... à ne manquer sous aucun prétexte... Le reste à part la côte qui au fil du contraste entre lagons et fjords se révèle au fur et à mesure des kilomètres... Les villes réclament une visite approfondie pour aller rechercher leur réel patrimoine bien caché par les immeubles. Dès que l’on quitte le bleu de la mer, je ne sais pas si c’était le fait que les nuages étaient apparus ou certains vestiges qui témoignent d’un passé somme toute récent et qui a tendance à laisser un goût amer à quiconque se souvient de certains noms qu’ à juste un millier de kilomètre on découvrait aux actualités du soir... le fait disais je... mais je n’en dirais pas plus !!
Krnin... et sa citadelle ! Le drapeau croate flotte façon bannière, la cascade de la Krka étincelle au loin. Nous n’avons pas visité le Parc Naturel. 12 euros par personne pour aller se garer sur un parking et faire 800 mètres à pieds, cela m’a semblé fort cher... juste un peu plus que le plat de poissons que l’on avait dégusté à midi. Je crois qu’il va falloir commencer à leur faire comprendre qu’il faut mieux éviter de prendre le touriste pour un con !
De Knin, nous avons rejoint Split au gré des étendues verdoyantes et des lacs aux eaux émeraudes. Nous avons détourné le regard des cimetières aux tombes qui ne sont pas encore patinées par le temps, des mémoriaux qui portent une date ou les ingénieurs qui avaient conçus certaines de nos motos œuvraient déjà... et des petites maisons de campagne, ravagées, dont on imagine bien qu’elles avaient été occupées par des dangereux groupements terroristes !!
Retour à Trogir, toujours sous le soleil... Je vous en raconterai plus bientôt.
J’ai rêvé d’une île… Eh bien là, je suis servi !
La Croatie en compte plus de 1500 !
C’est vrai... Il y en a un peu partout, des îlots chatoyants aux îles les plus huppées, de la petite maison plantée sur son rocher à la citadelle qui ne fut prise que par les éléments... lorsque la foudre frappa son arsenal !! … Des îles à en veux-tu en voilà, il y en a même dans les lacs... c’est la spécialité locale.
De celle de Hvar, qui est le rendez vous du monde entier, une sorte de St Trop dalmate, je ne retiendrai que le dédale des petites rues, le charme de la passagietta le long de la mer, la place pavée... que des bonnes intentions de la quasi-totalité de la population qui fêtait son saint patron avec une ferveur qui sans aucun problème doit les expier de tous les péchés du monde.
Le reste, les magasins, les hôtels qui sentent l’arnaque, les gens peu souriants et les routes pourries... j’oublierais.
Et puis vint Korculà… trois ferries pour y arriver parce que l’unique que nous avions prévu de prendre ne rentre en service que dans une quinzaine de jours ! Mais cela valait le coup !
Une île c’est une île me direz vous... En fait c’est totalement vrai et je ne vous ferais point le même compte rendu que vous trouverez sur n’importe quel bon guide... Par contre un île, c’est aussi une ambiance... et quand un vieux monsieur de plus de 80 ans vous invite dans sa maison simplement parce que vous êtes à la recherche d’un tire bouchon… et quand un grand gaillard vous convie à bord de son bateau pour vous faire goûter l’alcool local et les figues... Et que tout cela manque de se terminer par la balade du siècle autour des fameux îlots... Eh bien là vous pourrez dire que vous avez communié…
C’était en plus là où naquit Marco Polo... Tout un symbole pour les pauvres petits voyageurs que nous sommes !
De Ston à Split en passant par Dubrovnik et le chemin du Biokovo !!!
Les huîtres nous les avons goûté à Ston, un superbe petit port entouré de remparts qui termine la presqu’île de Pejelsac paradis du bon vin où le Chardonnay donne tous ses arômes.
Une fois revenu sur le continent la route, véritable billard propice à certaines arsouilles qui feraient date si nous demeurions dans le coin, nous conduit à la perle de l’Adriatique : Dubrovnik...
Raconter cette ville serait bien trop long mais sachez qu’elle représente un patrimoine architectural et historique d’une incommensurable valeur. Quand on pense qu’une bande de bourrins s’est un jour amusé à la bombarder cela laisse vraiment pantois ! Nous avons visité de la ville avec un guide qui avait des airs de général en chef mais qui nous en a fait découvrir les tours et les détours.
En début d’après midi, histoire de se dégourdir un peu les pneumatiques nous avons fait une petite balade de 200 bornes aller-retour jusqu’aux Bouches de Kotor dans l’état voisin du Montenégro... ça aussi cela vaut le détour. Non pas pour l’incursion dans une démocratie qui a été adoptée par la CE, sûrement par un miracle de diplomatie… où par un chèque astronomique… mais qui a de temps en temps des airs de tiers monde... Mais pour les majestueux paysages que vont vous proposer ces deux gigantesques fjords arpentés par des bateaux de croisière.
Retour sur Dubrovnik où nous sommes juste arrivés pour le soleil couchant. Le lendemain cela devait être une remontée tranquille jusqu’à Split pour y retrouver notre agent qui nous avait convié à dîner... entre temps on nous avait parlé d’une petite montagne qui baignait dans la mer... le Biokovo que cela se nomme... 1800 mètres d’altitude... 23 kilomètres de routes tortueuses et étroites à souhait... pour y monter... et autant pour la redescendre... un ravin de 500 mètres sur la gauche, puis sur la droite...
des vaches, des moutons, un chamois qui baguenaude, de la neige sur les bas cotés de la route et au sommet une petite chapelle comme pour vous dire que si vous êtes arrivés là c’est qu’il y avait un Bon Dieu avec vous... En un mot... Fabuleux et immanquable pour ceux qui viendraient dans ce pays et qui passeraient près de Makarska.
Retour à Split et départ ce matin pour l’île de Pag à 250 bornes au nord... dont 200 sous la flotte... et quand il vase en Croatie, croyez moi, il vase... les épisodes cévenols c’est de la bruine à coté de ce que l’on a pris dans les bottes... je vous parlerai plus tard de Pag, il faut que je sèche !
Une journée de flotte, mais c’était encore super beau... Pula nous a fait découvrir ses charmes et Venise fut la cerise sur la gâteau !!
Pag, l’île nue, pour l’apprécier il aurait fallu que nous soyons sous un soleil de plomb... Pas un arbre, un soupçon de végétation et des tas de brebis qui cherchent leur pitance au milieu des rochers. Le vent bat trop souvent ses côtes et la population hormis le fait qu’elle produit un vin délicieux, un fromage à nul autre pareil et un miel de sauge au goût incomparable, laisse défiler le temps. La cité est paisible et la vie semble quelquefois s’arrêter le temps qu’une dentellière fabrique une coiffe en trapèze ou la collerette d’un monarque. Nous avons quitté la ville sous un sombre crachin breton histoire de regagner le continent par le bac. Le voyage tirait à sa fin.
Dernière étape en Istrie, la porte de la Méditerranée, histoire de visiter Pula et ses ruines romaines. Un endroit attachant qui pêche juste par un certain manque d’animation du essentiellement à la saison qui ne faisait que commencer. L’Istrie c’est aussi le paradis du motard avec des routes qui confèrent au circuit que nous avons pris un indicible plaisir à arpenter.
Pour rejoindre la frontière slovène nous ne nous sommes point attardé empruntant la large 4 voies qui est en train de se terminer en qui, dans une année au plus fera de Pula la banlieue de l’Italie... à savoir si cela ne va pas trop la dénaturer.
Dix kilomètres en Slovénie, à jouer à qui mieux mieux entre la route et la quatre voies pour éviter de payer la taxe autoroutière... c’est pas facile mais on y arrive !! Nous sommes arrivés en Italie sans même nous en apercevoir... merci l’Europe.
Une partie de manivelle plus loin et nous étions dans les faubourgs de Venise, dernière étape de notre voyage qui en fait, nous y avons beaucoup réfléchi, sera le point de départ de notre Croatie 2011... Eh oui, c’est trop magnifique, nous n’en avons pas assez vu, nous y retournerons l’an prochain mais une petite quinzaine plus tard, histoire de pouvoir sans aucune vergogne profiter des bains de cette mer qui nous tendait les bras et que nous n’avons pas eu le courage d’embrasser... il faut dire qu’elle était plutôt fraîche la gueuse !!
Venise c’est comme un rêve, je ne vous ferais pas la visite, il faut au moins y aller une fois dans sa vie... Entre deux touristes japonais ou russe nous avons arpenté la cité de la lagune, admiré le grand canal, le pont du Rialto, nous avons pesté contre le fait d’arriver à 5h05 à la basilique... qui fermait à cinq heures... évité de boire une bière à 10 zorros sur la place St Marc et nous avons retrouvé l’arrêt du bus en empruntant le vaporetto... élégant compromis entre le métro parisien, le bus milanais et la promenade en vedette palavasienne. Venise nous a séduit. Elle a bien terminé un voyage qui avait été construit autour de la mer et qui s’achevait en apothéose.
Je vous l’ai annoncé en primeur, en 2011 nous retournerons au pays de la "kuna"... je vous laisse deviner le jeu de mot lorsque nous devisions sur cette monnaie... D’après ce que nous avons pu apprécier il y a sérieusement intérêt à en profiter de la "connas... " avant- qu’elle ne se transforme d’ici trois ans en "zorros" car si les augmentations suivent comme cela s’est passé chez nous et dans tous les pays qui doivent au tourisme une grande partie de leur revenu il y aura fort à parier que la Croatie deviendra rapidement le lieu branché des touristes fortunés... et là cela ne sera pas la même chanson. Un petit repas à 10 euros, un litre de carburant à 1,15 euros, une tournée pour 15 à moins de 20 zorros... tout cela, je suis prêt à le parier sera à ranger aux oubliettes d’ici deux ans au plus.
Nous avons eu qu’un bref aperçu de la côte Dalmate durant ces dix jours mais cela était le but du jeu, il fallait donner aux participent l’envie de revenir, même par leurs propres moyens.
La Croatie c’est en fait un fabuleux patrimoine naturel qu’il faut absolument découvrir et même si ce pays laisse encore ressentir dans la gravité de certains visages un héritage douloureux, la gentillesse de la population invite à la visiter sans complexes.
Un grand merci à Kristina, responsable de l'agence Galileo, notre agent sur place, que l’on ne peut que recommander pour son aide et pour le choix de nos lieux d’étape... Super travail...
Nous avons déjà des inscrits pour l’an prochain... il n’y aura que douze motos au départ, si vous voulez nous y accompagner après la lecture de ce trop court compte rendu, ne tardez pas !
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