Mini-view :Christian Granger

Concession Suz, Kawa, Yam à Châtillon (92)

Quelles sont les difficultés les plus récurrentes au quotidien ?

Les clients qui font la chasse au prix au détriment du service, estimant que c'est un dû.
Ils pensent qu'une grande concession représentant 3 marques, avec une centaine de motos en magasin est riche. C'est faux il faut encore plus de trésorerie, dégager de la marge pour pouvoir assumer le stock, le loyer, la masse salariale. De plus en plus de gens appellent ou envoient des mails pour comparer les offres entre concessionnaires. Discuter uniquement prix, avec le temps ça devient chiant ! Est-ce que les gens négocient quand ils vont chez le médecin ou chez le dentiste ? Ecouter, renseigner, préparer une vente demande du temps. Alors quand on la perd pour un concurrent un peu moins cher, ça agace !
Dans les grandes concessions, il y a beaucoup de passage. La difficulté est de dissocier les promeneurs qui viennent admirer de beaux objets des vrais acheteurs. Répondre 100 fois aux mêmes questions, celles des « touristes » fatigue à la longue.

Depuis quand exercez vous et comment évolue le métier de concessionnaire?

J'ai commencé le 18 février 1974. La profession s'accorde à dire que les rapports avec les clients sont moins sympathiques. Avant les clients ne discutaient pas les prix, les assurances étaient moins chères et les marges étaient supérieures. Aujourd'hui les concessions doivent avoir une rentabilité beaucoup plus pointue. Comme dans d'autres secteurs, les grandes surfaces de ventes sont obligées de faire du débit, quitte à perdre quelques dizaines d'euros lors d'une vente. Cette situation devient défavorable aux petites structures quand en plus les importateurs leurs ordonnent d'avoir 30 ou 40 modèles(la gamme principale) en exposition.

Qu'est ce qui vous satisfait le plus dans votre profession ?

Faire de ma passion mon travail. Etre au contact d'une clientèle relativement jeune. Faire plaisir à des connaisseurs qui vivent leur passion comme loisir et regardent moins à la dépense. Enfin d'avoir put goûter à la compétition pendant quelques temps.