Essai Yamaha Bulldog BT 1100
Essais motards : François
Prise de contact
Commandée sur photos, sans l'avoir vu sauf sur internet, il faut être fou. Mais tant pis, je me suis lâché, j'en avais envie. Elle me fascinait avec son look hors du commun, son cardan (ouf) et son gros moteur plein de couple (la puissance, je m'en fiche, il y en a suffisamment pour s'enrouler autour d'un arbre, mais ce n'est pas l'objectif). Le concessionnaire m'avait dit qu'il y en aurait très peu pour cette année, et j'ai donc été le premier de la concession à la commander. Je l'ai eu début novembre dès sa livraison. Les autres commandes peuvent attendre, il n'y en aura pas avant le premier trimestre 2002.
Explication : cette moto est fabriquée chez Yamaha Belgarda à Milan dans une usine dont la capacité de production est restreinte. Cette usine serait, parait-il réservé à la production des modèles de modèle requérant un niveau de qualité supérieur.
Et c'est vrai ! Quelle qualité de finition cette Bulldog ! Superbe, elle vraiment belle.
L'assemblage est plus que nickel. Vraiment rien à redire (enfin presque, des babioles, je vous expliquerai après). Ex propriétaire d'une Suzuki 750 Inazuma je ne peux me retenir de faire la comparaison. Et sur chaque point la Bulldog est vraiment gagnante. Cependant, il faut relativiser car le prix d'achat n'est pas le même : 42000 Fr contre 60000 Fr.
On fait le tour : que de l'alu ou du métal brossé, visserie BTR presque partout peinture métallisée vernie, jonction entre les différentes pièces impeccables, enfin rien n'est à jeter. La moto n'a qu'une béquille latérale un peu courte et elle s'en trouve assez inclinée, au point qu'on peut et voudrait lui mettre une cale pour la redresser un peu. C'est parait-il normal; sur beaucoup d'italiennes, c'est pareil.
Le tableau de bord est beau et bien pensé. La nuit, c'est Versailles ! Eclairage bleu pour compteur et compte tour. En passant du jour à la nuit, le fond du compte tours change du blanc au noir. Fond rouge pour l'afficheur des kilomètres et heure. Il n'y a pas de jauge d'essence mais ça ne me gêne pas car un trip réserve s'affiche dès qu'il ne reste plus que 5 litres de carburant.
Les remarques (vraiment pour en.... les mouches) :
- La poignée d'accélérateur était très peu graissée ce qui se traduisait par des jeux à la poignée (latéral et en rotation ). Un peu de graissage et tout est rentré dans l'ordre.
- Les câbles de freins, accélérateur et commodos droit étaient vraiment montés en vrac. j'ai dû tout mettre en ordre.
- La mini-bulle est montée d'origine avec des vis en plastiques. Au premier remontage après avoir dégraissé la bulle neuve 1 vis a cassée sans forcer. Les 6 vis ont donc été remplacer par des vis métal avec rondelles en plastique et revissées doucement.
- Les écrous qui fixent les silencieux au cales-pieds arrières sont verts kaki et dénotent vraiment avec toute la visserie de la moto. Sur les Fazer il y a les mêmes mais chromés. Mais où avaient-ils la tête quand ils les ont monté ?
Au guidon
Elle est plus haute que la GSX 750 Inazuma, plus impressionnante. La position de conduite me rappelle ma 600 Paris Dakar (gros mono Honda) : assis bien droit, dans la moto, les mains tombent naturellement sur les poignées et les pieds touchent un peu le sol.
Contact : j'appuie sur le démarreur, (un peu loin du pouce, pour le klaxon , c'est pareil) et le Vtwin démarre. Quel beau bruit ! Le son du gros mono en plus sourd, plus grave. Rien à voir avec le bruit de "mixer" de la GSX ( j'étais content de la GSX, mais je ne la sentais pas vivre ).
La hauteur de selle me change de la GSX mais la prise en main est vraiment facile. Les 230 kg ne se sente pas du tout. On roule bien calé dans la selle et le moteur pousse très fermement tout ça.
J'ai déjà fait 1000 km et je me régale toujours du bruit de mitrailleuse qu'elle produit quand elle reprend en sorti de virage dès 1500 tours. Il y a vraiment du couple très ferme mais pas violent. En doublant j'ouvre et ça part. J'ai l'impression qu'il y a du monde qui pousse derrière. Le cardan ne se fait absolument pas sentir. Rien de différent par rapport à une chaîne sauf l'entretien qui est quasi nul.
Premiers tours de roue,
départementales, nationales, autoroute, solo et duo
Cette moto n'est pas faite pour prendre l'autoroute à 180 km/h même si elle les atteint. Son truc, c'est la balade avec le plaisir de sentir que ça vit joyeusement là-dessous. Sur les départementales sinueuses un peu défoncées que je prend pour aller travailler, c'est un régal. Je prend les virages à l'aise sans hésiter à pencher. Avec l'Inazuma, je n'étais pas tranquille. La moindre bosse en virage la faisais se tortiller. Avec la Bulldog ça passe sur la bosse tout droit. Il y a une bonne rigidité du cadre et des amortisseurs efficaces. A ce propos, il parait qu'il faut insérer des cales dans les fourches des Suzuki afin d'avoir une meilleure tenue de route.
Les départementales et les nationales sont le terrain de prédilection de la Bulldog. Le petit saute vent fait son effet mais pas plus. Au delà de 130 on est pas très bien protégé. Il faudra peut être en mettre un plus grand. Cette moto est vraiment très maniable et très bien équilibré au point que j'arrive presque à faire du sur-place. Un vrai vélo. Impossible avec la GSX.
Ce n'est pas un avion mais plutôt un tracteur qui sait rouler à 130 en vitesse de croisière : chacun ses goûts.
Pour ce qui est du solo ou du duo, je n'ai pas vu la différence.
En un mot, j'en suis vraiment content. Elle a tout pour elle et pour moi. Elle semble faite pour durer
La fiche technique et les courbes puissance/couple comparatives
Un essai réalisé par François Jager
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