Essai Kawasaki GPZ 500
Larme discrète
Essais motards : R-One
Voilà plus de 15 ans quelle trône sur le segment des 500cm3, avec la seule 500 CB comme véritable rivale. En dépit de quelques défauts, elle reste la seule sport GT sous la barre des 35000F
Avouez que ce nest pas souvent que vous en entendez parler dans la presse.
Reconnaissez-le avec moi, la GPZ pourrait passer pour quasiment inexistante
si lon se référait aux magazines et journaux. Un comble
! ! Un comble pour une machine qui reste un des plus vieux modèles
toujours au catalogue du constructeur nippon.
Ce nest pas dans la fiche technique que se trouve la réponse
a cette longévité (60cv pour le GPZ, 58 pour la CB
).
La vérité vraie est ailleurs.
Découverte
Un tête de fourche de belle taille avec une simple optique. Une longueur impressionnante pour une 500. Elle ne fait pas ridicule. Evidement, aux côtés de mon VFR, elle nest pas impressionnante, mais tient sa place auprès de 500 à petit budget. Si la ligne est désormais démodée, elle conserve un certain charme. Les pneus sont de petite taille (un Bandit 600 est chaussé plus « grand »), mais cest largement suffisant, et comme ça ne cède pas à la mode du moment des gros pneus, cela se révèle économique.
Le long reservoir tient le pilote éloigné des commandes, ce qui fait que lon est un poil penché en avant, mais très légèrement (bien moins en tout cas que sur le VFR). Sur ce modèle, la selle est creusée pour madame. Tout tombe bien en main, est évident et lisible. Bref, cest une nippone bien pensée. Elle nécume pas les routes depuis plus de 15 ans pour rien.
Le tableau de bord est surprenant pour une machine de cette catégorie (petite cylindrée économique sentend) : il est complet avec ses deux trips et il ne manque que lhorloge et la jauge carburant! Il est surtout bien intégré dans le tête de fourche et non pas sortit dune banque dorgane pour être placé là à défaut dautre chose. Les rétros sont posés sur le tête de fourche, bien en avant. Réglables, mais pas au point des machines actuelles (quoiquun certain ZR-7 fasse pire !). Ils se replient, se règlent facilement, mais pas autant quon pourrait le souhaiter. Ils sont larges et lisibles. On regrettera juste une certaine tendance à vibrer et à « flouter » limage. Les compteurs et compte-tours sont de bonnes tailles, simples, mais clairs et bien lisibles également.
La selle creusée est ferme. Ce nest pas des plus confortable, et après quelques centaines de kilomètres on est content de sarrêter et de pouvoir étendre ses jambes, dautant plus que les cales-pieds sont assez hauts et avancés. A larrière, ce nest guère mieux. Les cales pieds permettent davoir les coudes posés sur les genoux pour tenir le pilote ! Cest sport !
Contact.
Ah ! Cest une Kawa ! Ca claque sévère à froid,
mais cest normal ! Le starter est manuel et assez aisé à
doser. Dailleur le moteur ne rechigne pas. Phare : là, ça
pêche. Le faisceau est court et peu puissant. On aurait apprécié
une surface complexe plus moderne, mais la conception ne date pas dhier
Première : ça claque. Bof ! Mon VFR fait pareil. Et cest
parti.
La boite de vitesse est standard : 6 rapports qui se passent sans douceur
ni à coups. Neutre. Les 60 chevaux du monstre sont là, tranquilles.
Les montées en régime sont douces, mais il suffit de demander.
Le couple bas énorme (4,7 à 8500) fait son office. Sans
plus, obligeant à tirer un peu dedans pour avoir du répondant
à bas régime. Pourtant, dés que lon passe 7000
tr/mn, tout ce petit monde sénerve, et la poussé tranquille
(sans être molle) devient plus puissante. Au compteur, on passe
aisément les 210km/h ! Largement de quoi se faire subtiliser son
permis, et bien plus que ce que les autres 500 du marché peuvent
faire. Et de fait, cest sur les petites routes ou en ville (mais
là cest moins intelligent) que lon profite de ce petit
vertical twin caractèriel. En 3e entre 5000 et 7000tr/mn, cest
un vrai bonheur. Maniable en dépit de sa longueur, la bête
se jette dans tous les virages avec une certaine tendance cependant, à
engager sérieusement (mais peut être est-ce dû à
la monte, en loccurance, ME550). Bref, en montagne, cest rapidement
le pied et lon se prend à titiller les virages avec les câles
pieds
après avoir ruiné le sabot moteur ! Celui-ci
est décidément trop bas (mais bon, cest la machine
qui est comme ça) et la garde au sol ressemble vaguement à
celle dune harley low rider. Je ne vous raconte pas comment dans
quel état se retrouve ce sabot : raboté !
Il faut dire aussi que les suspensions sont perfectibles. La fourche mérite
régulièrement une huile neuve et en un peu plus grande quantité
quà lorigine pour obtenir un compromis confort-précision
appréciable (après experience, une huile neuve plus env.
25cl de produit apporte une amélioration indéniable). Larrière
souffre dun problème récurant chez Kawa (du moins
les « petits » modèles) : ça gigotte de larrière.
Ca ne paraît pas fiable au départ, mais nos anciens faisaient
tout aussi bien que nous avec des machines bien pires ! Donc, pas de quoi
sinquièter. Il suffit de vivre avec. Dailleurs, cela
permet de voir les limites de la machine arriver.
Même si la GPZ permet largement de sinitier (voir de samuser tous les jours) dans la conduite sportive, elle nen a pas le cadre moderne et rigide. Par contre, le moteur expressif et la légèreté du bestiaux réjouissent le motardus moyen. Ca pousse bien (même très bien) ça cause, et le bruit de turbine davion de chasse donne facilement envie de se jetter dans le premier virage comme un dératé, même à (seulement) 90 !
La consommation relève un peu du ridicule, surtout comparée aux assoiffées que les constructeurs font de nos jours : 5 litres. Sur autoroute (donc à vitesse stabilisée de 140km/h), chargé comme un mulet de montagne, la réserve se passe au bout de 250kms. Toujours chargé comme un baudet du Poitou, elle se passe vers 170km pour une vitesse de 190km/h. En conduite mixte, lautonomie est de 220 à 230km.
En ville cest du plaisir pas cher. Simple, maniable. On regrettera
tout de même ce faible couple bien pratique pour se détacher
dun groupe de voiture au feu et se relancer dans la circulation.
Sinon, tranquille. Même sil faut jouer un peu de la boite,
elle ne bronche pas (sauf sous 3000trs ! gare !), freine correcte.
Sur route, on commence à remonter ses manches. Inutile de se lancer
à 170km/h pour séclater (dans un arbre ?). Le moteur
passe pour un peu pointu et demandera de lhabitude (si ce nest
de lexpérience) pour donner le meilleur de lui même.
Mais bien utilisé il permet de jouir de reprises franches. Lardeur
du pilote ne sera modérée que par la garde au sol ridicule,
ainsi quexpliqué plus haut.
Sur autoroute, le tête de fourche fait son office. Le confort est certain et en proportion de la machine. Pas de bulle réglable en hauteur, mais une éfficacité indéniable. Le 170 se tient sans trop de peine. Après, allongé sur le réservoir on peut paisiblement attendre le premier radar. La selle, la position des cales pieds ne plaident pas forcément pour le GPZ pour la grande route. Il sen tire cependant sans broncher, avec une éfficacité remarquable et une bonne volonté évidente. A son guidon, on se plait à imaginer la route avec le sourir. Pas vite, peut être, mais loin. Et sans histoire. Elle fait ce quelle a à faire.
Duo
Là, cest moins rose. La selle est ferme, pas large, la poignée moyennement pratique (au vu de ce qui se fait maintenant), les cale-pied assez hauts. Linconfort force le passger à gigoter passés quelques dizaines de kilometres. Pas lidéal pour le pilote.
Pratique
Au rayon des trucs pas pratiques : il ny a pas de place sous la
selle. Rien pour les antivols (cependant, bien rangé, un U peu
tenir dans les flancs, même si ce nest pas ce qui se fait
de mieux).
Au rayon des trucs bien : léconomie de la bête. Les
révisions simples sont faisables à domicile. Un filtre à
huile coûte un peu plus de 200F, et moins de 3litres dhuile
est nécéssaire. Il ne faut que 2 bougies (bien sur), les
pneus, lassurance sont abordables.
Révision des 6000kms avec huile, filtre, une batterie (la précédente
navait jamais étée entretenue, de lhuile de
fourche, plus un commodo et un relais (en occasion) pour réparer
un peu de casse : moins de 1700F !
La vidange de fourche, si elle demande de la méthode, se fait les
doigts dans le nez. La tension de chaine se fait par roue poussée.
De manière générale, laccéssibilité
moteur est correcte.
Conclusion
Ce que jai retenu de cette machine ? Cest un pied terrible lorsque lon samuse avec ! Je dois bientôt changer mon VFR, et bien il se pourrait bien que je prenne un GPZ à la place. Parce que pour voyager loin cest lidéale (cest pas grand confort ? eh ! je suis en moto, pas en TGV 1erclasse !). Et avec ce quelle ne coûte pas, on peut aller encore plus loin.
Un essai réalisé par R-One
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