Le marché du scooter électrique
Un marché encore boudé par les grands constructeurs
Seulement une poignée de scooters équivalent 125
Peu à peu, le marché de la mobilité en France commence à se faire à l'électrique. Mais si les ventes d'automobiles neuves commencent à chiffrer, le secteur des deux-roues motorisés reste en net retrait. Ainsi, en 2015, seuls 1861 motos et scooters électriques avaient trouvé preneur (source Avere France). Un marché dominé par les équivalents 50 cm3.
Car sinon, il n'y a eu que 554 modèles de vendus. En fait, ces ventes sont principalement réalisées par le scooter BMW C Evolution qui représente à lui seul près de trois ventes sur quatre avec 409 modèles immatriculés. Pour le reste, l'offre est quasi inexistante chez les constructeurs historiques. Une absence de point de repère qui grève a priori l'essor du segment.
Ici, nous ne reviendrons pas sur le fonctionnement du deux-roues électrique, déjà très largement détaillé dans un dossier spécifique, mais nous focaliserons sur la place actuelle du scooter électrique.
Des constructeurs qui délaissent le scooter
En effet, lorsque l'on y regarde de plus près, on s'aperçoit que l'offre moto est plus développée avec de grandes marques sur le créneau, à l'image de Zero Motorcycle, KTM, Harley-Davidson ou encore Bultaco. En revanche, côté scooter, en dehors de BMW, on ne retrouve que des pure-players créés ces dernières années.
Certaines marques historiques ont bien tenté le coup, à l'image de Peugeot et de son e-Vivacity, mais l'expérience a rapidement tourné court et le modèle n'est aujourd'hui plus commercialisé. Même son de cloche pour Yamaha et son EC-03. On pourrait également revenir sur le cas du KTM e-Speed qui devait sortir en 2015, mais dont le nom n'a jamais refait refait surface depuis 2013.
Ce sont donc des constructeurs exclusivement électriques qui composent aujourd'hui le marché du scooter avec des représentants comme Eccity et Govecs. Outre BMW, ces deux marques restent les plus connues et pour cause. Alors que Vectrix a mis la clé sous la porte avec son projet de maxi-scoot électrique, mais prépare actuellement son retour, ce sont une multitude de marques inconnues aux technologies d'importation chinoise qui constituent le gros du marché. Jonway, Sanyou, eFun, eRider, JN ou encore Yiben ou Znen Koala en sont quelques exemples.
Un double frein à l'achat
Et côté performance, les modèles actuellement proposés en équivalence 125 cm3 ne permettent guère une utilisation dépassant le simple cadre urbain. Avec une autonomie variant entre une soixantaine de kilomètres pour les modèles basique et la centaine de kilomètres pour le milieu de gamme et 180 km pour les modèles les plus autonomes, la cible est d'autant plus réduite. A cela vient s'ajouter l'épineux problème du prix. Proposés entre 7.500 € et plus de 15.000 €, ces 125 électriques sont nettement plus onéreux à l'achat que leurs équivalents thermiques.
Pourtant, l'entretien très réduit et l'absence de coût de carburant permet d'alléger rapidement la facture au fil des ans. Et à l'inverse de l'automobile, le secteur du deux-roues ne bénéficie pas de primes financées par l'état.
Ce n'est donc pas une surprise si les usagers urbains, déjà dans l'incertitude quant aux capacités de cette technologie, hésitent à se tourner vers une marque inconnue. Car outre les limites liées à l'autonomie de cette techno et son tarif, le problème est que quasiment aucun des grands constructeurs internationaux ne propose de solution à ce niveau. Yamaha, Honda, Suzuki, Kawasaki, Kymco, Piaggio... pas un seul ne dispose aujourd'hui de modèle électrique.
Un représentant d'un des plus célèbres constructeur nous expliquait récemment que des projets étaient dans les cartons, mais que faute de marché suffisant, le produit ne serait pas lancé. Les marques attendent donc que le marché prenne son essor pour se lancer, dommage puisque le marché attend de son côté les marques pour pouvoir enfin décoller...
Il faudra donc attendre les progrès effectués dans l'automobile où les autonomies dépassent désormais chez plusieurs constructeurs dont Opel les 500 kilomètres alors que les prix baissent. L'Ampera I a ainsi fait le trajet Londres-Paris sans recharge. Même la Zoé chez Renault dépasse les 400 km (23.600 euros). La majorité des constructeurs se tournent désormais vers l'électrique y compris Mercedes avec sa génération EQ ou encore Porsche. Mercedes annonce une gamme complète de voitures électriques tout comme Volkswagen avec ses ID. Peugeot promet aujourd'hui d'avoir des électriques dans sa gamme pour 2020. Et avec 16.000 points de charge en France aujourd'hui, le réseau va encore s'étendre. Pour la moto, certains modèles commencent à viser les 200 kilomètres d'autonomie sous certaines conditions.
Les scooters électriques équivalents 125 et + vendus en France
Marque | Modèle | Puissance | Vitesse | Batterie | Tps de charge | Autonomie | Poids | Prix |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
BMW | C Evolution | 15 cv | 120 km/h | Fixe, lithium-ion refroidie par air avec ventilateur d'appoint | 4h30 | 100 km | 275 kg | 15.400 € |
C Evolution Long Range | 26 cv | 129 km/h | Fixe, lithium-ion refroidie par air avec ventilateur d'appoint | 4h30 | 160 km | 275 kg | NC | |
Eccity | Artelec 670 | NC | 100 km/h | Fixe, lithium-ion | 4h à 8h | 75 à 120 km | 140 kg | 7.490 € |
Artelec 870 | NC | 120 km/h | Fixe, lithium-ion | 4h à 8h | 65 à 100 km | 140 kg | 8.490 € | |
Govecs | Go! S3.6 | NC | 83 km/h | Fixe, lithium-ion de 4,2 kWh | 6h | 60 - 90 km | 130 kg | 8.690 € |
Vectrix | VX-1 | 27 cv | 110 km/h | Fixe, Lithium | 2h30 - 8h | 80 - 230 km | 196 kg | 8.300 € |
Commentaires
je peux confirmer qu'un scooter électrique ne tombe quasiment jamais en panne, car pas d'huile, pas de chaine, pas de bougie, etc... si on peut le charger tous les jours qq part comme un téléphone portable, c'est un bon choix. j'ai pu noter un point négatif: certaines batteries perdent temporairement leur capacité quand leur température passe en dessous de 5 degré (cad si la batterie reste longtemps au froid) j'avais un e-Mo , 1790¤ neuf.
07-10-2016 22:20----
dans le monde, peu de scooters électriques, au total 35000 à peu près.
une exception de taille : la Chine.
dans ce pays, plusieurs dizaines de millions en service. les modèles à essence sont minoritaires. je ne sais pas pourquoi... peut-être simplement une loi.
le standard est : moteur optimal dans la roue, batterie double sous les pieds ce qui rend le scooter très stable, conduite pas agressive, pas de casque, bas prix ( 300 euro pour un équivalent 50 cm3 )
comme dit : il suffit d'une loi.
voici des photos récentes :
[photos.google.com]
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l'électrique permet des nouvelles formes de véhicule : moteur dans la roue et batterie dans le cadre. un modèle épatant celui-là : [fr.dhgate.com];
j'ai vu à la télé une version avec rétroviseurs. si qqn homologue ce modèle pliant en 50 cm3 donc rapide, ça fait un excellent outil pour aller au travail en RER et faire les derniers km de chaque coté.
facile à charger au bureau et à la maison,
où c'est aussi involable.
les e-Bike ont énormément de succès en Allemagne car on peut les prendre dans les trains pour les balades ou le boulot... contrairement au scooter électrique.
dans la série : nouvelle formes possibles :
certains e-Bike sont des scooters déguisés en vélo : ils montent à 45 km/h et dans la pratique ( mais c'est officiellement interdit ) utilisés comme tel : ok dans les trains, casque vélo, pistes cyclables.
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sans bruit c'est dangereux ? tout d'abord l'absence de bruit et pollution est un avantage énorme pour la ville. ensuite bien sûr il faut conduire en toujours pensant que les piétons et vélos ne vous entendent pas venir. un clignotant bruyant est une bonne aide en ville...