Trophées Jumeaux
Autodrome de Montlhéry
Un week end à sentir l'essence et l'huile. Deux jours à entendre le bruit des moteurs hors limite autorisée.
Un samedi et un dimanche à prendre un bain de foule. Il faut être maso ou alors simplement aimer l'ambiance des circuits anciens, aimer la belle mécanique ou simplement être passionné comme peut savoir l'être un motard.
Deux jours d'octobre le 2 et le 3 sur un circuit magique, celui de l'autodrome de Linas Montlhéry. Il est né en 1924 grâce à un industriel Français qui y a fait construire un magnifique anneau de vitesse. Cet anneau, possède plusieurs particularités qui en font un ouvrage magnifique. Mais ce circuit a vu passer des pilotes de renom qui y ont battu plusieurs record de vitesse. Il a été le témoin de courses mythiques comme, entre autres, le bol d'or en 1969. Il fêtait cette année ses 80 ans. Un peu jeune pour mourir non ? Mais je vous en reparlerai lors d'un autre article.
Depuis 1992 les amis de Gérard JUMEAUX organisent sur cet emplacement un rassemblement de motos anciennes, de side car, de cyclecars et quelques (rares) 4 roues : les Trophées Jumeaux. L'occasion pour nous de revivre l'ambiance des ces courses qui mettaient en concurrence des passionnés pour qui la moto était une façon de vivre. Un art de vivre devrait je dire. Et les amateurs sont nombreux juger en : 550 participants se sont alignés sur l'anneau dont : 440 motos toutes plus superbes les unes que les autres. 72 sides cars. Une record depuis le début des trophées. 38 cycle cars. Sorte de petit cabriolet à trois roues. et surtout plus de dix milles visiteurs venus de tous les coins d'Europe
Il est vrai que la centaine d'hectares sur lesquels le circuit est construit permet aux motards de camper sur place. Les motards sont venus qui avec leur caravane, avec leur tente mais aussi et surtout la tente pour la moto. Il n'est pas rare de voir une superbe moto ancienne côtoyer une petite canadienne. Un week end plein de mélange, la camion atelier abrite une Ducati superbement entretenue, une Harley fricote avec une Honda et cette superbe Vélocette éclipse totalement le barbecue sur lequel cuisent ces superbes saucisses. Et entre deux courses c'est la fête, la fête de la moto, celle de ses pilotes. Rien que des sourires, des rires, de la joie, les motards sont entre eux pour parler passion, courses, mécanique. Les soucis sont restés à l'entrée du circuit.
Et pendant tout le week end les participants se sont relayés sur le circuit pour nous faire admirer leurs machines bichonnées, modifiés, retapées. Elles sont parfois même plus belles que le jour de leur naissance. Nous avons pu revivre la coupe Kawa. Cette coupe qui en fait vibrer plus d'un. Qui a donné lieu a de magnifique bagarre sur les circuits. De belles chutes aussi malheureusement. Mais que je vous rassure ce week end, les organisateurs n'ont eu à enregistrer aucun blessé grave. Il est vrai que le but du jeu était de rouler de se montrer et non de faire la course. Un week end basé sur le plaisir uniquement.
Et les side cars, ils étaient trop nombreux pour tous défiler en une seule fois. Plusieurs séances ont été nécessaires nous offrant le plaisir de voir les singes se démener pour aider leur pilote. Fabuleux de les voir à ras du sol passer de la position couchée à la position accroupie derrière leur pilote. Extraordinaire cette confiance qu'il faut avoir envers son coéquipier.
Ensuite nous avons pu assister à la course des cycle cars. Ces drôles de machines à trois roues dont la plupart affichent leur moteur à l'extérieur. Et à quoi correspond ce trou à l'arrière si ce n'est à fixer la roue de secours. Mais le plus beau c'est que ces machines sont rutilantes de propreté. Malgré la spécificité de certaines qui exhibent leur moteur. Superbe mécanique possédant des culbuteurs extérieurs et donc nécessitant un graissage hors carters. Quelques petits tours et l'huile macule la carrosserie. Une fois la manifestation terminée leurs propriétaires s'empressent de passer un coup de chiffon pour effacer la trace de leur sortie. Vous la sentez cette odeur mélangeant essence et huile chaude ? Nous sommes sur la planète passion.
Et au delà de cette course, il y a la bourse. Plusieurs exposants venant de tous les coins de France pour vendre leurs pièces, pièces rares qui n'attendent que les passionnés pour reprendre leur place d'origine sur une moto amoureusement reconstruites. Les vieilles motos à retaper sont légions. Que dire des ces engins avec un siège en osier et un coussin dessus parce que vraiment c'est un peu dur sans suspension. Comment ne pas mettre les mains dans ces caisses contenant des milliers de pièces détachées ? Comment ne pas feuilleter ces revues qui affichent des motos que nous n'avons jamais vues neuves en magasin ? Comment ne pas se prendre au jeu en recherchant l'objet qui nous séduira, ce verre sur lequel figure la moto dont nous avons rêvé, cette miniature de la première moto qui nous a fait vibrer ? Difficile! la passion est là. Notre passion. Bienvenue dans le monde de la moto.
Les clubs aussi s'étaient déplacés ce qui nous a permis d'admirer grâce au club CBX, un éventail extraordinaire de six cylindres toutes personnalisées. Pour rester dans le domaine Honda, le CB750Club a déplacé une magnifique 4 pattes. Le premier modèle arrivé en France. Celle que l'on peut reconnaître facilement malgré sa rareté du fait de ses 4 câbles d'accélération qui en rendait la synchronisation extrêmement difficile aux mécanos.
Et que dire des ces fabuleuses Kawa H2, magnifiques dans leurs robes rutilantes ou de ces superbes 900Z1 qui ont bénéficiées de l'amour de leur propriétaire. Merci à eux de les avoir sorties pour le bonheur de nos yeux.
Mais où poser les yeux ? Il y a tellement de motos à voir.
Vous n'y étiez pas ? Quel dommage. Mais c'était la der des der. Le circuit ferme ses portes au public et se concentre sur les activités de l'UTAC. Mais gageons que l'année prochaine les amis de Gérard JUMEAUX sauront nous trouver un site sur lequel nous pourrons nous retrouver pour revivre un week end aussi magqiue que celui là.
Mais au fait vous savez qui est Gérard JUMEAUX ? Simplement un pilote disparu trop tôt comme beaucoup de copains motards. Pilote d'endurance et side cariste, Michel ROUGERIE a même accepté de faire le singe pour lui en 69 après le BOL. Vous imaginez cette période ? Les spectateurs étaient simplement curieux de savoir si ces belles japonaise qui débarquaient en Europe feraient une course honorable. Alors ses amis et sa femme ont créés une association qui nos offre chaque année ces moments magiques qui nous rendent nostalgique le temps d'un week end. Merci à eux.
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