Confinement et pollution : le bilan paradoxal
Impact limité sur les particules fines par rapport à d'autres sources de pollution
Forte baisse des concentrations de NO2 et de particules ultrafines
La mise en place des mesures de confinement en mars dernier pour limiter la propagation du Covid-19 a eu pour conséquence de mettre la grande majorité des véhicules à l'arrêt. Si certains en ont profité pour dépasser les limitations plus que de raison, le confinement a aussi eu un impact positif rapide sur la qualité de l'air.
Dès la fin mars, les relevés effectués par AirParif montraient une baisse de la pollution atmosphérique avec une qualité de 20 à 30 % meilleure. Alors que la vie reprend doucement son cours depuis le 11 mai et encore un peu plus avec l'entrée dans la deuxième phase du déconfinement, l'association de surveillance de la qualité de l'air dans l'Ile de France a présenté un bilan pour toute la période du confinement.
Si les polluants principalement issus du trafic routier comme le dioxyde d'azote ont connu une baisse importante de - 20 à - 35 % selon les semaines, avec des diminutions atteignant même - 50 % près des grands axes routiers, en revanche la situation n'est pas aussi idyllique pour tous les polluants, à commencer par les particules fines.
En effet, les particules PM10 et PM2,5 n'ont dans le même temps connu qu'une diminution de 7% par rapport à l'année dernière lorsque le trafic était normal. Copernicus, le programme de surveillance européen de la qualité de l'air dresse le même bilan avec un niveau de particules PM10 globalement similaire à celui des années précédentes. Or ce sont pendant ces épisodes de pollutions aux particules fines que sont mises en place les mesures de circulations alternées afin de limiter des émissions supplémentaires. AirParif explique que la multiplicité des sources de pollution qui limite cet impact.
Autrement dit, le trafic routier est loin d'être le seul levier à actionner pour réduire la présence des particules fines.
Parmi les différentes sources polluantes on citera notamment le chauffage, l'agriculture, les travaux publics... mais aussi les transferts de pollution, d'autant plus que les niveaux de concentration sont très sensibles aux variations météorologiques. Ici, c'est surtout l'agriculture qui est pointée du doigt pour contribuer à la formation importante d'aérosols inorganiques secondaires, composés non réglementés et qui représentent près d'un tiers des masses des particules.
A l'inverse les particules ultrafines, dont la taille est inférieure à 100 nm, ont vu leur concentration baisser de 30 %; ces dernières étant majoritairement liées à la circulation routière et au trafic aérien.
Commentaires
Le fameux filtre à particules est-il aussi présent sur les autres sources de pollution que les voitures? A la lecture de l'article, j'ai l'impression qu'on nous a imposé un dispositif cher, pas efficace, et qui conduit le véhicule à la casse (ou en Afrique...) quand il faut le changer, ce fap. Sans parler du surcroit de pollution pour la fabrication du bidule.
03-06-2020 09:32Les particules ultra fines étant les plus dangereuses pour la santé.
03-06-2020 09:33Alors que toutes les nuisances liées à la route et à l'aviation, à l'industrie et au chauffage, ont été fortement réduites dans la dernière période ... l'agriculture intensive aurait-elle montré ici quelle part réelle elle prend aujourd'hui sur la question de la pollution de l'air ?
03-06-2020 11:43Et pour la pollution des sols et de l'eau, n'en parlons pas ...
Tapez à bras raccourci sur les voitures et les motos, cela a toujours été la solution facile pour les politiques pour soit-disant lutter contre la pollution.
03-06-2020 20:59Ne pas diminuer le trafic de marchandise par la route au dépend du rail ou du trafic fluvial, laisser les industriels polluer sans trop les contrôler, ne surtout pas se poser de questions sur le chauffage bois (très fort émetteur de particules fines), sans parler des sources de pollution non-apparentes comme le nucléaire et les batteries des voitures électriques, alors là, plus personne!
Ce qui est drôle c'est que les chiffres eux, s'ils ne sont pas trafiqués, révèlent la vérité : le trafic routier est loin d'être le principal responsable de la pollution.
Je me demande quelle galipette ils vont faire pour justifier l'injustifiable.
Toute activité humaine pollue, je suis à la campagne dans un habitat dispersé et je me chauffe exclusivement au bois.
04-06-2020 08:57Pendant 5 jours l'agriculteur voisin a labouré et semé en maïs ses 17 hectares de champs à la place des herbages du bocage. On continue à arracher des haies.Ma femme pour la première fois de sa carrière a fait du télétravail, ce qui avait toujours été refusé jusqu’à lors mais je n'ai jamais autant vu de camionnettes de livraison.
Le monde change, il faut inventer un nouveau mode de vie avec moins de déplacements mais on nous pousse aussi à consommer car c'est essentiel parait-il.
Ma moto a dix ans, pollue-t-elle plus qu'une moto de un an, oui, mais moins que j'en avais acheté trois dans la même période.
Par contre le vendeur me considère comme un mauvais client
@ Picabia
04-06-2020 11:02D'accord avec toi c'est la façon dont on vit qu'il faut changer globalement, mais cela pose tellement de problèmes de société et c'est soumis à tant de conditions...
Airparif qui met en cause l'agriculture comme principal polluant, ça fait bizarre.
04-06-2020 13:29Surtout si je repense aux images du début d'épidémie où les citadins fuyaient les villes pour la campagne....
Que l'agriculture pollue, comme n'importe quelle activité intensive, c'est certainement vrai.
Mais faut savoir ce que l'on veut. Manger de tout et de n'importe quoi toute l'année, où avoir une agriculture propre avec un rendement réduit de moitié incapable de nourrir la France...
Et un paysan qui sulfate par plaisir, je n'en connais pas. Par contre traverser de long en large le pays où sa ville avec sa bécane ou sa bagnole, pour le plaisir, ça j'en connais. La preuve, moi je le fais.
Mais si on voulait tuer notre agriculture, on ne s'y prendrait pas autrement.
L'idée n'est pas de tuer l'agriculture mais juste de rétablir la juste part de chacun dans la pollution. Cela permettrait peut-être de prendre des mesures efficaces et pas seulement de communication... (et souvent punitives et culpabilisantes).
04-06-2020 15:47En plus cela permettrait aussi de mieux orienter l'investissement: pas vers EURO25xxx mais vers une agriculture plus respectueuse (surtout des agriculteurs qui sont souvent les premières victimes des produits qu'ils utilisent).
TiMilo > d'accord avec toi, on jette des pierres aujourd'hui peut-être facilement sur l'agriculture ... au moment où il est surtout urgent d'acheter des bagnoles, à grands renforts d'aides-bonus de l'Etat
04-06-2020 16:25La période est propice à la manip, gaffe !
N'empêche que, ralentissement global de l'activité oblige, on peut s'interroger sur le maintien d'une certaine forme de pollution, alors que quasiment seule l'activité agricole s'est maintenue à son niveau habituel ?
Après, l'orientation productiviste des choix politiques et économiques qui guide le monde agricole, et qui nuit tant aux petits producteurs, c'est pas spécifique à la période...
Donc si on résume, la raréfaction du trafic routier n'a eu qu'un impact négligeable sur la pollution aux particules fines, mais en cas d'un futur pic de pollution la (seule) solution demeurera la circulation différenciée...
04-06-2020 18:58En fait Airparif avoue à demi-mot ne pas savoir d'où viennent ces particules fines...
04-06-2020 19:46Après avoir incriminé les moteurs à combustion, le chauffage au bois, aujourd'hui ce serait l'agriculture... mais seulement pour un tiers ?
Et la seconde moitié
Et oui, doukcavient ?
04-06-2020 19:57Ca doit tomber du ciel.
Mais y avait très peu d'avions aussi...
En fait les particules fines flottent dans l'air depuis la nuit des temps, mais on s'en battait les noyaux parce qu'on ne savait pas les déceler...
04-06-2020 20:01Elles seraient même à l'origine de la disparition des dinosaures.
dixit l'iguane
04-06-2020 23:11Ok, mais là tu évoques seulement celles qui sont d'origine naturelle (les nuages volcaniques, les vents de sables, les nuages "incendiaires", ...) qui sont transportées par les vents depuis effectivement la nuit des temps.
Aujourd'hui, celles qui nous concernent sont davantage issues des activités humaines (qui ont beaucoup évolué depuis la préhistoire, on sera tous d'accord), et sont maintenant quantifiables et "identifiables", au grand dam des climato-sceptiques.
Bon, évidemment un business juteux pour les industries chimiques dangereuses et polluantes (Cf. le lien avec les traitements dans l'agriculture) impose un déni total... 05-06-2020 08:56
Non, je sortais juste une connerie pour plaisanter. 05-06-2020 09:45
Faut préviendre ... ceci dit, tu la racontes très bien c'te connerie
L'important quand tu sors une connerie c'est la sobriété. Pas trop d'effet, comme si c'était une banalité que tu rappelles vraiment parce que ça vient dans la discu mais rien de plus ... 05-06-2020 11:02
Pour compléter, le Canard Enchaîné de cette semaine nous apprend que l'élevage intensif Breton (porc et volailles) et ses épandages ont généré une forte concentration de particules fines dans l'air, pendant cette période ralentie partout où on repère davantage les sources polluantes d'origine agricoles (pourtant bien connues habituellement).
07-06-2020 09:40Le constat est identifié par Air Breizh qui dépend du ministère de l’environnement.
Ce ministère, prompt à imposer des règles protectrices a même autorisé les agriculteurs à pulvériser partout leurs herbicides à 3m des habitations !
Bon après, tu peux toujours faire des moulinets avec tes petits bras musclés qui vont impressionner l'industrie chimique, ou repeindre tout en vert pour rassurer l'opinion publique...
Que les élevages de porcs polluent, ça aussi on ne va pas le contester.
07-06-2020 16:37Mais une fois que le canard à dit ça, on fait quoi ?
On interdit l'élevage en France et on fait venir le porc des fermes géantes d'Allemagne ?
On interdit tout produit à nos agriculteurs et on fait venir les céréales des plaines du Manitoba ?
J'ai pu lire que des maires avaient interdit ou voulaient interdire de pulvériser à 150 m des maisons.
Maisons qui souvent sont venues s'implanter en bordure des champs. 150 m dans certaines exploitations, si on les enlève, le paysan il n'a plus de champs.
C'est pas le problème des céréaliers de la Beauce, c'est sûr.
Mais oui, on pointe le paysan du doigt comme pollueur.
Mais lorsqu'il a une maladie sur sa récolte, il n'invente pas le produit. Il pose la question de quoi faire et l'industrie lui donne la réponse.
C'est à elle à trouver la solution la moins polluante, et à nos dirigeants à la forcer.
Pas faire payer le prix à nos agriculteurs.
Et comme nous sommes dans une agriculture mondiale avec une concurrence dont les règles ne sont pas les mêmes d'un pays à l'autre, nos paysans sont coincés.
Juste un exemple. On interdit les OGM en France et on importe 60 % de soja du Brésil. Soja génétiquement modifié si j'en crois Greenpeace. Cherchez l'erreur.
+1 avec TiMilo 08-06-2020 22:13
C'est clair que les petits agriculteurs et éleveurs, les plus nombreux, sont les premières victimes du productivisme qui nous mène tous dans le mur ... et qu'on est tous coincés !
09-06-2020 13:48Eux, parce qu'ils ont des revenus ridiculement bas, des problèmes de santé, un fort endettement, et qu'ils se suicident en masse ...
Les autres citoyens, parce qu'ils aspirent à habiter dans des environnements propres, et à consommer des produits sains qui ne les rendent pas malades.
Bien sûr que le sort des uns est lié au sort des autres (et vice et versailles !) en situation normale. Sauf que le modèle dominant se fout pas mal du plus grand nombre, pour privilégier la chimie et ses actionnaires, les grands groupes agro-alimentaires, les gros producteurs céréaliers à travers le monde et la grande distribution qui se gave.
Quand les Etats auront la volonté et seront en mesure de réellement encadrer le productivisme et ses effets délétères, on y trouvera certainement tous notre compte.
Comment ça, y'a pas la volonté ?
Zut alors, cherchez l'erreur ...
On notera que certains tentent de produire différemment, plus sainement, dans un plus grand respect de l'environnement local. Ils semblent s'en sortir bien mieux, et les consommateurs aussi et ça, sans
Je serais plutôt d accord avec Cajo ! ...il faudrait changer de système pour que l argent ,récolté sur le dos des agriculteurs et et qui finit dans les poches de quelques gros actionnaires, soit mieux réparti et que l agriculteur puisse vivre de son métier sans être à la solde de quelques grosses sociétés agricoles et alimentaires !
09-06-2020 16:19Cela nécessite un changement de système ..et aussi du comportement des consommateurs ! ..c pas gagné et pourtant ça semble "urger" pour l avenir de
la planète..de l Homme !V
N'oubliez pas la pollution spatiale, c'est plus de 8000 tonnes de satellites, de sondes, et de déchets divers toxiques et radioactifs qui tournent au dessus de nos têtes, et ce n'est pas fini ...
09-06-2020 18:23