Vers plus de sanctions contre le téléphone au volant
40% des téléphones tenus en main pendant la conduite
Pour et contre, les défenseurs des usagers s'affrontent sur la question
Fléau de la Sécurité Routière détournant l'attention que les conducteurs devraient porter sur la route, l'utilisation du téléphone au volant et au guidon ne cesse de progresser. Alors que le niveau d'équipement des Français s'accroit, la Délégation à la Sécurité Routière demande plus de sanctions.
Une étude
L'Association Prévention Routière vient ainsi de mener une étude de grande ampleur sur le phénomène en milieu urbain. Pendant trois mois, 20.575 véhicules ont été observés dans près de 80 communes de 45 départements de façon aléatoire en ville.
Sur l'ensemble de ces observations, il est apparu que 7% des conducteurs utilisaient leur téléphone lorsque le véhicule était en mouvement. Une proportion qui atteint 13% lorsque ce dernier est à l'arrêt à un feu, un stop ou dans les bouchons. Parmi ceux-ci, ils sont près de 40% à le tenir en main pour leurs conversations et 30% à pianoter. Seuls 10% utilisent un kit mains libres.
Face à ces résultats inquiétants, l'association a décidé de mettre en place une campagne de sensibilisation pour rappeler le danger que constitue l'utilisation d'un téléphone pendant la conduite à travers un film de 30 secondes qui sera diffusé sur les réseaux sociaux puis à la télévision.
Anne Lavaud, déléguée générale de l’association Prévention Routière :
Notre association apporte un regard nouveau sur le sujet en s’attardant sur l’addiction au smartphone et les risques que cela engendre sur nos routes. Nous avons également eu la volonté de comprendre le phénomène en menant une enquête terrain inédite plutôt que de se référer au seul déclaratif des sondages… enfin, nous proposons des mesures concrètes pour lutter plus efficacement contre les prises de risques liées au téléphone sur la route et dans la rue
Vers un alourdissement des sanctions
Parallèlement, la DSR a l'intention de demander au Ministère de l'Intérieur de renforcer les verbalisations face à cette pratique. Pour rappel, un conducteur risque aujourd'hui une amende de 135 € et un retrait de trois points sur son permis de conduire en cas d'infraction.
De son côté, l'association 40 millions d'automobilistes s'oppose à cet alourdissement des sanctions estimant que l'aspect dissuasif de la mesure n'était pas prouvé et qu'il était préférable de recourir à des stages de sensibilisation spécifiques en alternative à la sanction.
Pierre Chasseray, délégué général de 40 Millions d'Automobilistes :
La Sécurité routière est à côté de la plaque, en panne d'idées ! Ce qu'il faut, ce n'est pas punir davantage, mais sensibiliser et convaincre. Un automobiliste conscient de la gravité et de la dangerosité de son comportement ne le reproduira plus. C'est pourquoi nous préconisons la mise en œuvre de stages de sensibilisation en alternative à la sanction, qui traiteraient de problématiques spécifiques en fonction de l'infraction commise par l'usager. Ces stages seraient dispensés par les centres agréés et pourraient prendre la forme d'une demi-journée de sensibilisation aux dangers spécifiques des comportements jugés les plus dangereux : alcool, stupéfiants, téléphone, refus de priorité...
Dans l'autre sens aussi des voies s'élèvent pour s'insurger contre cette pratique à l'image de l'avocate Jehanne Collard qui profite de cette annonce pour rejeter l'entière responsabilité de la hausse de l'accidentalité routière sur le seul téléphone portable et les conducteurs :
Ces comportements sont terrifiants et consternants. On comprend mieux l’augmentation spectaculaire du nombre d’accidents en ville et celle des victimes parmi les piétons et les cyclistes. L’addiction au portable est aujourd’hui plus forte que la peur de tuer un enfant. Et les contraventions ne sont pas assez dissuasives. Partout en Europe, on réfléchit à un renforcement des sanctions. En France aussi, il faudra réprimer plus durement l’inconscience pour sauver des vies.
Commentaires
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