Moto Grand Prix de Brno : preview

Reprise du Championnat MotoGP

Le MotoGP se retrouve sur le difficile tracé de Brno pour la deuxième partie du championnat du monde 2005.

Il s'agit d'un moment crucial, lors duquel les pilotes doivent retrouver le rythme donné durant la première moitié de saison, interrompue en Allemagne voici quatre semaines.

Comme toujours, l'attention se tournera vers le champion du monde en titre Valentino Rossi, qui a dominé la première moitié de la saison comme en 2002, lors de la saison inaugurale de la catégorie MotoGP. Vainqueur de huit des dix premières courses de l'année, Rossi a signé en Allemagne sa 50e victoire en catégorie reine, et donc son 50e succès avec les pneumatiques Michelin. De retour de vacances à Ibiza, le génie italien a l'intention d'en découdre à nouveau pour la victoire sur le circuit de Brno. Mais de nombreux pilotes, pour la plupart chaussés de Michelin, sont déterminés à tromper sa vigilance, parmi lesquels les coéquipiers Sete Gibernau et Marco Melandri, déterminé à retrouver son incroyable forme du début de saison.

Les pilotes Michelin ont dominé la première moitié de la saison 2005, signant la pole position, le record du tour en course et la victoire sur l'ensemble des dix courses. Les pilotes Michelin occupent actuellement les huit premières places du classementprovisoire du championnat du monde.

Marco Melandri et Brno

Ex champion du monde 250 cm3, Marco Melandri a entamé de façon tonitruante sa première saison de MotoGP avec Honda, finissant les sept premières courses dans les quatre premiers, avec quatre podiums à la clé. Mais les trois dernières courses qui ont précédé la trêve se sont avéré plus pénibles – le jeune italien a chuté aux USA et en Angleterre, et terminé septième en Allemagne.

Après des vacances passées sur l'île grecque de Mykonos et sa présence en tant que DJ lors d'une fête à Ravenne (Melandri est un fervent trance DJ), il entend dès Brno reprendre son rang du début de saison.

“Brno est un super circuit, l'un des rares où il est possible d'exploiter, à plusieurs endroits, toutes les possibilités d'une MotoGP, » explique Melandri, vainqueur du GP de République Tchèque 2002 en 250 cm3, et qui considère que ce tracé exige un style de pilotage de 250. « Avec les MotoGP on arrive à faire patiner la roue arrière où et quand on veut, mais à Brno il faut un style de pilotage fluide afin de conserver un rythme élevé dans les grandes courbes, et c'est pourquoi il convient d'adopter un style de pilotage proche de celui des 250. »

La principale préoccupation de Melandri ce week-end provient de l'état de la piste, qui n'a pas été resurfacée depuis plusieurs années. « J'ai entendu qu'elle était beaucoup plus bosselée que l'an dernier car des voitures (GT) et des camions y ont couru ces derniers mois, » ajoute-t-il. « Les bosses n'aident évidemment pas et peuvent engendrer du dribble. Mais il me semble que l'on ne rencontre ce phénomène que lorsque les réglages du frein moteur de la machine ne sont pas corrects. Lorsque le frein moteur pose problème le dribble peut être très pénalisant et se déplacer du train arrière vers l'avant de la moto. »

Les trois derniers Grands Prix ont conforté l'opinion de Melandri comme quoi, en MotoGP, la route vers le succès était tout sauf aisée. Tandis que certains l'avaient déjà surnommé « le prochain Rossi » après son impressionnant début de saison 2005, l'italien de 23 ans ne se berce d'aucune illusion. « Mon but au début de cette année était simplement d'engranger de l'expérience et de me faire à ma nouvelle machine, course après course, » dit-il. « J'ai encore besoin de progresser et je veux remporter une course cette année, mais je ne peux pas certifier que j'y parviendrais. Ce qui est sûr, c'est que personne ne m'en fera cadeau !” Melandri utilise des pneumatiques Michelin depuis 2003 et son passage en catégorie reine et il entretient une relation étroite avec le manufacturier français. « J'essaie d'écouter tout ce qu'ils ont à
dire et de comprendre chaque pneumatique. J'apprécie les essais de pneus car il est très satisfaisant de tester un nouveau pneu qui apporte un plus dans un domaine où l'on avait besoin d'une amélioration. »

Les pneumatiques et le Challenge Brno

Bien que rapide, le circuit de Brno il n'est pas excessivement exigeant pour les pneumatiques.

“Ce circuit n'est pas particulièrement ardu du point de vue des gommes car le revêtement n'est pas trop abrasif, probablement parce que la surface est ancienne et assez lisse, » explique Nicolas Goubert, responsable de la compétition moto chez Michelin. « Par ailleurs, Brno est un circuit très équilibré, avec un nombre quasiment égal de courbes à droite et à gauche (respectivement huit et six), avec une dominante de grandes courbes abordées sur les rapports intermédiaires, plutôt que des épingles serrées négociées sur les premiers rapports. »

Mais, évidemment, Michelin y détient quelques petits secrets. « A Brno, il est primordial de sélectionner le bon pneu avant, » ajoute Goubert. « Le circuit présente des courbes en descente, des bosses et de nombreux esses rapides, un petit peu comme ce que l'on trouve au Mugello. Ces deux circuits réclament une attention particulière en ce qui concerne le choix du pneu avant, probablement plus que partout ailleurs dans la saison de GP. Pour affronter les descentes bosselées il convient d'adopter une construction assez rigide, tandis qu'à l'arrière une rigidité moyenne suffit. “Le circuit est plus bosselé que la plupart, ce qui peut compliquer la vie pour tout le monde. Dans le passé, de nombreux pilotes ont rencontré des problèmes de dribble à Brno, mais nous devrons attendre de voir comment les choses se présentent cette année. »