A l'assaut du Lustrafjord par les routes 7 et 52
Liaison Oslo Sogndal
Oslo n'est vraiment pas une capitale comme les autres et peut-être le rêve de tout motard en définitive. Car au bout de quelques minutes seulement, on se retrouve dans la verdure. Là où on serait encore dans un quartier de Paris, ici la route se fait verdure, les arbres montent dans le ciel et les virolos sautent au guidon du motard.
Le temps aussi change aussi rapidement. Parti d'Oslo sous la pluie, le soleil chante au bout de quelques kilomètres avant que le ciel ne regrisonne à nouveau. On enlève et on remet la combinaison de pluie mais avec le plaisir de la route.
Quelques champs de blé cassent les bois pour laisser apparaître ces fermes si typiques avec leurs couleurs rouges... le blé jaune alternant avec le vert.
Les sapins s'élancent sur le bord de la route et les odeurs du bois chatouillent les narines. Les virages se font tantôt serrés tantôt larges, alternant le plaisir des courbes tendues aux larges escapades du bitume. Quelques lignes droites apparaissent pourtant découvrant le fjord, comme autant de lacs et d'étendues à l'eau translucide.
La route se met à monter alors, faisant descendre d'autant le thermomètre. Parti de 24°c d'Oslo avec une simple veste, le mercure tombe petit à petit et oblige à enfiler la doublure hiver puis bientôt la polaire en plus avec 10°c de moins à l'arrêt, mais avec un froid ressenti transperçant.. Les forêts de sapins font bientôt la place à un appauvrissement de la végétation qui se raréfie. On commence à voir au loin les sommets enneigés.
Si au début on traversait quelques villages épars, il n'y a plus désormais que quelques fermes isolées voire juste des abris dont les couleurs ravivent le décor ambiant.
Si à la sortie d'Oslo, le décor aurait pu se rapprocher des Vosges, ici on semble transporté d'un coup en Mongolie dans la steppe. Le dépaysement est total; d'autant plus que quelques centaines de kilomètres seulement séparent la capitale de ce troisième paysage ouvert par un troll géant.
Quand le soleil réapparait à nouveau, l'herbe se fait verte alors qu'au détour d'un pont, on s'arrête à une station service d'un autre âge.
Et puis vers la route de Borgund, comme un voyage dans le temps, on découvre l'église en bois debout. Il est indispensable de s'arrêter, de monter les quelques mètres de dénivelé à pied, de humer le clocher à même sol pour cette odeur si caractéristique de bois mêlé au goudron qui enduit les murs. Vous pouvez alors payer le billet d'entrée vous permettant d'en visiter l'intérieur. Une visite qui ne vous apportera rien de plus si vous avez fait le musée Norsk Folke d'Oslo.
Il est alors temps de continuer la route vers Sogndal... de quoi se rapprocher du fjord tout en traversant de longs tunnels irréguliers, comme percés à travers la roche mais sans avoir réellement renforcé le tout en ciment régulier avec des couloirs formatés. Même les tunnels sont sauvages ici.
Pas de pont ici avant des dizaines de kilomètres. Le ferry remplace le pont. Pour quelques dizaines de couronnes (quelques euros), on passe en quelques minutes sur une barge à un ou deux étages d'un bord à l'autre de la rive. A peine le temps de sangler, que l'on est déjà de l'autre côté. Le soleil se couche alors et les couleurs se rapprochent du Valhala; à la fois sombre et puissant.
Il reste encore un tunnel, quelques virages, une route mouillée alternant avec un sol sec, zigzaguant à travers la montagne avant de rallier l'étape de Solvorn. Il y a un camping tout équipé... une autre manière de voyager à peu de frais en Norvège.
Commentaires