A fond de K
Journées K 2004 : Magny-Cours
Aux propriétaires de Kawasaki, la marque propose les journées K : 3 jours de pilotage sur les circuits de France les plus prestigieux. A Magny-Cours, pour les dernières journées de la saison 2004, j'y étais aussi.
Mercredi matin 11 août. Le soleil est radieux et illumine le circuit. La ligne des stands s'est colorée de vert... entre ZXR versions 6, 7, 9, 10, 11 et 12, sans oublier quelques rares ombres de Z. L'observateur attentif remarque un blason de couleur différente sur chaque ligne de motos : bleu, vert, jaune, orange et rouge : les couleurs de niveau des stagiaires.
Entre les machines rutilantes, quelquefois préparées et même tunées Shimura, 80 apprentis-pilotes écoutent maintenant le discours de bienvenue de Pandi-Panda.
Le silence règne, les yeux bien ouverts malgré les 8 heures matinales sont tous dirigés vers le maître de cérémonie. C'est parti avec la présentation des moniteurs, l'organisation de la matinée, les répartitions en groupe et les impératifs de sécurité à observer.
Bruno Bonhuil, Christian Haquin, Pascal Guittet, Frédéric Moreira, Thierry Paillot, Bertrand Sébileau, Patrick Venturini... Les moniteurs ont tous un passé et pour certains un présent de pilote : la piste ils connaissent, comme les honneurs des victoires. Mais comme le dit Patrick Maccio, organisateur des journées K : "Je recrute d'abord des moniteurs qui savent analyser, comprendre et expliquer. Il y a de très bons pilotes qui font de très mauvais instructeurs. Ici, le but est que les stagiaires apprennent."
Sur le grill du départ
Au final, cinq groupes de couleurs, répartis eux-mêmes en deux sous-groupes disposant d'un moniteur personnel, partent sur la piste pour se placer tout autour du circuit et en étudier une portion. Pas de palabres inutiles ni de longues heures de théorie, la formation se fait tout de suite sur le terrain ou plutôt la piste.
L'échauffement matinal se fait par quelques tours de circuit, d'abord piano puis plus allegro. Après ces quelques tours de chauffe, chaque groupe s'arrête, délimitant sa section par un plot le début et de fin. C'est entre ces repères que les machines évolueront à tour de rôle. Et comme la piste est longue (4,250 km), il est facile de la diviser en 5 longues sections, principalement situées sur les endroits techniques : Château d'Eau, chicane Imola...
Thierry est l'un des moniteurs du groupe des verts. C'est lui qui commence la journée en précisant les règles de sécurité : "On évolue uniquement entre les plots et on tourne DEVANT les plots. Respectez des espaces importants entre chacun lors de chaque départ. Par contre, quand on revient on se place les uns derrière les autres en bord de piste..."
En selle
Et après la sécurité, vient la position sur la moto : "C'est sur piste que la position sur la moto est la plus facile. Il faut d'abord se reculer sur la selle afin de ne plus coller au réservoir, contrairement à la position sur route. En se reculant sur la selle, il est possible de se déhancher et d'insérer la moto sur l'angle. Attention ! En étant trop près du réservoir, on a tendance à tourner autour du réservoir au lieu de se déhancher réellement; ce qui ne sert à rien. [...] Sur piste, on travaille beaucoup avec les jambes. Car si on ne travaillait qu'avec les bras, vous seriez épuisés au bout de dix tours et incapables de tenir une course. [...] Le genou au sol... Pour quelques pilotes expérimentés il permet éventuellement de récupérer une glisse, mais c'est surtout un point de repère. [...] Pour les pieds, le bout des pieds doit être sur les cale-pieds. Il est très important de prendre appui sur les repose-pieds notamment en phase d'accélération. [...] Sur piste, on n'est pas vautré sur la selle, mais au contraire on doit être mobile en permanence. La position du haut de corps doit suivre la colonne vertébrale. Pour les mains, vous pouvez ou non garder deux doigts sur les leviers. Au sujet des vitesses, lâcher toujours l'embrayage progressivement. Par contre, pour les monter, vous pouvez les passer à la volée."
Ce que l'on apprend: la piste |
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Tous les stagiaires écoutent et essaient d'enregistrer toutes les informations qui pleuvent rapidement. Autant le groupe des bleus (les novices) prennent le temps de la formation, les verts sont considérés comme ayant déjà fait de la piste, et le moniteur passe donc en revue plus rapidement ce qui doit être connu.
La piste démystifiée
Aux explications techniques suivent alors les commentaires sur la piste elle-même : "Sur un circuit, il y a uniquement des points de repères et notamment les vibreurs. Ici, vous avez en plus tous les cônes qui sont disposés. [...] Le plus important ce sont les trajectoires (et non pas l'attaque). Après les trajectoires vient l'importance du regard. C'est lui déterminera toute la trajectoire [...] A l'entrée du virage, on coupe les gaz, on garde un filet de gaz et on réaccélère. Il est important d'utiliser toute la largeur de la piste, surtout sur une piste large de 12m comme Magny-Cours."
Et on passe rapidement au virage du Lycée. Thierry prévient : "C'est le virage le plus lent du circuit. Et surtout, on arrive après une longue ligne droite et accélération, suivie au panneau des 200 m d'un freinage/rétrogradage pour se retrouver en deuxième avant le virage. On garde un filet de gaz, un doigt sur l'embrayage, on vise le cône pour passer près du vibreur. On reprend alors le filet de gaz et dès que la moto est redressée, on accélère. Les appuis doivent être vifs sur les repose-pieds."
Et c'est parti pour les aller-retours, multiples, répétés et de plus en plus rapides au fur et à mesure des passages.
Régulièrement, on s'arrête pour écouter les remarques du moniteur : position, trajectoire... et çà repart aussitôt.
Chaque section est ainsi peaufinée au fur et à mesure : quelques passages des stagiaires, une pause, des explications personnelles du moniteur pour chacun, et on recommence ainsi plusieurs fois.
Il y a toujours des différences de niveau même au sein d'un groupe de même couleur. Mais les explications étant personnelles, chacun peut progresser, sous l'oeil attentif du pilote. Au vu du nombre important de stagiaires, on pouvait craindre de passer beaucoup de temps à attendre, mais la piste est longue et on tourne, on tourne, encore et encore.
Pause
Ce qui fait que l'heure du déjeuner arrive sans qu'on s'en rende compte, malgré les presque 4 heures de piste et les 100 km déjà parcourus ! Le restaurant du circuit est ouvert pour un buffet à volonté : entrées, plats, desserts, fruits... Il y aurait de quoi prendre des kilos si l'effort physique n'était si important. A table, on reparle de la matinée, du groupe, des machines... dans une ambiance conviviale. Chacun est venu pour apprendre et cotoyer pendant quelques jours des champions sur un circuit de rêve.
A boire
L'après-midi recommence sur le même principe mais on attaque une autre section sur les chapeaux de roues, ou plutôt les casquettes distribuées pendant le repas. Le soleil tape, les combinaisons en cuir auto-cuisent et les visages sont rapidement dégoulinants de sueur. Les bouteilles d'eau déposées le long du circuit sont englouties les unes après les autres, encore plus vite que les passages en courbe. Certains n'y touchent pas ! Ils sont déjà venus, ils savent, ils sont équipés d'un CamelBack et sirotent de l'eau à longueur de temps.
Pendant ce temps-là, Thierry continue à analyser et commenter les passages.
Chaque apprentis-pilote écoute les conseils donnés à son voisin et les siens, compare, réfléchit et repart pour s'améliorer. Les premiers écarts de niveau au sein du groupe commencent à se faire sentir, indépendants de la cylindrée, qu'il s'agisse des ZX6R, RR de la ZXR1100 ou du ZX12R. Certains ont des machines neuves et ne veulent tout simplement pas se rater. D'autres ont monté des carénages poly et attaquent un peu plus fort sans la peur du coût de la casse. Mais on n'y pense pas. On se concentre sur sa position, sur le regard, sur le déhanchement et la sortie du genou et sur les repères de freinage et de trajectoire.
Les discussions s'engagent et chacun exprime ses doutes, ses peurs, son expérience, ce qui s'améliore. Personne n'est là pour faire tomber un chrono. Il n'y ni poireau ni expert. Chacun progresse à son rythme, au sein d'un groupe amical. Et au fur et à mesure, la confiance gagne chacun; et avec la confiance, le plaisir. Le matin était passé rapidement. L'après-midi file à la vitesse de l'éclair. Alors quand arrive 17h, chacun regarde à deux fois sa montre avant d'y croire. Il est temps de faire quelques tours complets pour le plaisir et de rentrer - hélas et "déjà" - les machines aux stands.
Le stand sur le parking
Chaque pilote est fourbu des efforts fournis, des accélérations puissantes, des freinages sur le tard, de la mobilité à avoir sur la selle pour déhancher à gauche, droite et encore gauche... Mais il ne viendrait à l'idée de personne de se plaindre. Chaque apprenti en redemande et serait prêt à repartir aussitôt sur la piste. Sur les visages se lit le plaisir, uniquement le plaisir.
C'est quartier libre maintenant. Certains rentrent à l'hôtel, d'autres sous la tente ou le camping car installés sur le parking.
Il y a une heure et demie avant de retrouver le même restaurant que le midi : le temps d'aller refaire le plein, de prendre une douche et d'enlever la combinaison trempée par la transpiration. Les moniteurs eux se sont déjà changés dans les stands.
Jeudi matin : 8h
Météo France l'avait promis deux jours, elle est là, présente jusqu'à l'orage : la pluie torrentielle.
Pilotes et apprentis regardent l'eau dévaler du ciel, oscillant entre effroi et tristesse. Il y avait de la technique sur les réglages des suspensions de prévue : c'est le moment d'y consacrer un peu de temps, en espérant que cela se calme.
Les élèves se retrouvent donc autour d'une ZX-6RR pour en tester tous les réglages possibles.
Détente, pré-contrainte, réglages arrières et avant... tout est démonté. Beaucoup imaginaient qu'il y avait un réglage idéal pour la moto. Le moniteur est là pour expliquer plutôt quels réglages faire pour répondre à certains problèmes, optimiser la moto, et surtout s'adapter au circuit et au pilote. Il insiste sur le fait de ne faire qu'un réglage à la fois, pour pouvoir revenir en arrière facilement et en essayer un autre. Il termine par conseiller de tout remettre d'origine au cas où rien ne va plus afin de tout reprendre à zéro !
A 10h, la pluie continue à tomber en trombes et refroidit les plus valeureux et les meilleurs, même parmi le groupe rouge. La majorité sort quand même sa moto, en se promettant de faire attention. Et en effet, les virages se prennent sur des oeufs. Les apprentis pilotes d'hier ressemblent aujourd'hui à des débutants commençant la moto. On ne parle plus vraiment d'angle, ni d'accélération. On tente surtout de rouler sans se mettre au tas.
Vaine promesse... un freinage un peu appuyé au bout de la ligne droite et le ZRX1100 part en glissage avec son pilote... le pilote s'arrête mais la moto continue tandis que les autres motos entâment le virage... la moto semble ne jamais s'arrêter et s'apprêtent à faucher en diagonale les autres... pour s'arrêter enfin après une centaine de mètres ! Les motos se rangent sur le côté ! Le pilote n'a rien et la moto non plus ! Les roulettes ont joué leur rôle et à part quelques éraflures, elle est prête à repartir. Il a eu de la chance et sa chute calme encore plus les ardeurs déjà timides du groupe. Le cours continue...
Fuites
Comme hier, la section de la piste est délimitée. Le moniteur montre les caractéristiques du virage, la trajectoire à avoir et prodigue ses conseils. Les passages se succèdent, sans nouvelle chute. Mais au bout de la première demi-heure, les combinaisons sont déjà mouillées, les gants trempés et les bottes plus ou moins étanches en fonction des cas. Pour la majorité n'ayant pas de combinaison de pluie, l'eau ruisselle le long du corps. La buée se forme à l'intérieur des casques à l'arrêt pour écouter le moniteur. Et chacun se demande ce qu'il est venu faire dans cette galère au lieu d'attendre sagement au stand que la pluie s'arrête. Certes, on roule. Malgré cela, personne ne rentre au stand et le cours continue sous la pluie. Seulement aujourd'hui, quand vient l'heure du déjeuner, chacun est bien content de s'arrêter pour se mettre enfin à l'abri.
L'après-midi est plus clémente. Si le ciel est toujours noir, il crachine juste un peu. Ceux qui ne sont pas sorti le matin sortent avec une combinaison sèche. Les autres remettent leurs gants rincés et leur combinaison mouillée et regrettent un peu d'être sortis. Mais tout le monde est sur la grille du départ cette fois-ci.
L'après-midi va passer vite sur une piste alternant des zones presque sèches et mouillées. La prudence et la vigilance sont de règle. Et l'étude des différentes portions du circuit continue. La journée va se terminer comme cela, sur une pointe de frustration pour les élèves. Le temps n'y était pas pour profiter à fond des conseils et de l'apprentissage. Et quand tout le monde reprend ses quartiers pour la soirée, l'espoir de chacun est de vivre un vendredi sinon radieux, bien sec.
Vendredi matin 8h
Dans la salle de petit-déjeuner, ce sont des moniteurs aux yeux hagards qui essayent vainement de distinguer dans la brume leur café et leur croissant. C'était les dernières journées K de la saison et la fête s'est terminée tard au petit matin pour nombre d'entre eux. Il y a bien sûr quelques exceptions, comme Bruno Bonhuil, habitué à avoir une vie saine et régulière et s'était couché tôt le soir. Il est en plein forme, lui.
Par contre, une demi-heure après dans les stands, on voit arriver des hommes transformés et apparemment en pleine forme. Ils sont à l'heure et prêts à entamer cette dernière journée sur les chapeaux de roues (enfin, presque tous).
On craignait la pluie. Il y a encore quelques gouttes et la piste n'est pas homogène. Mais il est possible de rouler et les combinaisons ont séché pendant la nuit.
La formation continue encore le matin à étudier sur la piste mais on fait aussi désormais des tours de circuit complets. Les positions s'affinent, l'acquis des deux journées passées se révèle. Les nuits également sont passées par là, et cela a continué à "travailler". Tour à tour, les élèves passent derrière le moniteur qui montre les trajectoires parfaites.
Suivez le guide
La tension est à son maximum. L'entraînement devient intensif, sans pause. Ce n'est plus simplement un moniteur, c'est un coach qui pousse à prendre les tours. Il faut essayer de rester dans l'aspi, anticiper, suivre la trajectoire... La moto va vite, très vite devant. Je n'ose lire le compteur pour rester concentré sur la piste. Dans la ligne droite, la poignée droite se tord littéralement sous la pression et l'adrénaline monte, monte jusqu'au freinage, à la grande courbe pour réaccélérer dans la ligne droite suivante... le compteur monte, mon regarde se détourne une ou deux secondes pour apercevoir les 240 km/h... alors que je suis déjà en train de prendre les freins pour l'épingle qui suit. Un poil court... alors que le moniteur vient de me mettre encore une longueur et ralentit pour me laisser revenir. J'essaie de m'accrocher pourtant mais je dois me rendre à l'évidence, je suis un poireau tout vert ! Le tour s'achève et je laisse la place au suivant pour rejoindre la queue du groupe et c'est reparti. Au fur et à mesure des tours, le travail se fait aussi sur soi et sur la moto, pour corriger et affiner les trajectoires. Cà va vite et l'erreur est vite sanctionnée. Une mauvaise trajectoire, une vitesse un peu trop optimiste et c'est le tout droit, la sortie ! Chance pour moi, et chance aussi d'un circuit bien conçu, je suis sorti sans jamais faire tomber la moto, même dans les graviers. Tous n'ont pas eu cette chance.
Le groupe des verts a même sans aucun doute battu un record de chutes puisqu'il y a eu 9 chutes sur les trois jours, toutes sans gravité pour leurs pilotes et bénignes également pour les motos : l'avantage d'être sur circuit. Enfin, quand je dis bénigne, il y a bien cette ZX12R neuve magnifique devenue épave ou plus précisément économiquement irréparable. Pourtant, il avait juré, craché qu'il ferait attention et il a fait attention d'ailleurs. Mais la météo n'avait pas été clémente, et alors que la piste était sèche presque partout, un nuage a crevé en pleine courbe sur sa trajectoire... il n'avait pas vu le signe du moniteur prévenant du danger. Les pneus étaient chauds mais cela n'a pas suffit pour lui et celui qui suivait. [...] La camionnette arrive alors rapidement. Au prix de longues minutes et surtout d'efforts surhumains à plusieurs, on aide à sortir la moto des graviers pour la ranger dans le véhicule. Pour lui, le stage est terminé. Ce sera la plus sévère chute, heureusement, tous groupes confondus.
Le repas du midi arrive finalement rapidement et s'enfile tout aussi rapidement, car l'après-midi est spéciale. Le soleil s'est levé tout d'abord et ensuite pour la première fois, il va être possible de tourner librement. Si les consignes de sécurité rappelent qu'il ne s'agit pas d'une course, il est désormais possible de rouler à son rythme, de doubler et d'être doublé surtout ! Car si les groupes partent dans l'ordre sur la ligne de départ, les écarts se creusent rapidement. Les apprentis ont évolué pendant les trois jours. Maintenant, les groupes ne veulent plus rien dire !
Baptême du feu !
Le premier tour a été réalisé rapidement, histoire de chauffer les pneus. Tout ensuite va très vite. Chacun ne pense plus qu'à tracer. Les dépassements se succèdent, à droite, à gauche : inter, exter... j'ai l'impression d'être un sandwich.
Et puis au fur et à mesure des tours, la peur de la chute s'oublie, la confiance se prend. Les trajectoires s'affinent encore, la poignée droite se fait plus vigoureuse, les accélérations plus franches. Le monde disparaît alors et se transforme. Le genou frôle la piste, touche enfin. Ce n'est que le début... un signe. Et pourtant en sortie d'épingle, je me refais doubler à gauche, je bronche d'un millimètre et heureusement car à droite au même moment, je me fais encore doubler alors que je peux lire la marque des gants du pilote. Derrière, la pilote a eu peur pour nous en nous voyant pratiquement nous toucher. C'était limite, c'est passé, c'était beau !
A côté des pilotes des trois jours, les femmes de pilote sont invités à prendre les tours et à vivre l'effet passagère. Elles disparaissent alors derrière le pilote pour presque poser elle-aussi le genou. Au fur et à mesure des passages, tout juste entend-on quelques cris percer au-dessus des moteurs rugissants devant la ligne des stands.
Le temps passe vite, trop vite. Les tours de circuit s'enchaînent comme des secondes et à cinq heures, il est hélas temps de rentrer aux stands. Ce n'est plus du bonheur, c'est de l'extase.
Que de chemin parcouru en trois jours, d'attaque, de déplacements sur la moto, de trajectoires et de sorties de piste aussi devant une vitesse en entrée trop rapide sur une mauvaise trajectoire. Ah, le coeur a été malmené ! Sans honte, je me suis fait des frayeurs, et je suis loin d'être le seul. Dans le paddock, on affichait sans honte ses peurs, ses hésitations et ses angoisses. Mais sur la piste, chacun roulait à son niveau, sans chercher à rouler au-dessus de ses pompes. PandiPanda avait prévenu le premier jour de toute manière : sécurité avant tout et celui qui dérogerait à la règle serait raccompagné pour partir.
Diplôme party !
L'heure est venue de la remise des diplômes dans les stands devant tous les moniteurs, les pilotes, les familles venues assister aux tours.
Un petit mot, des sourires, un baiser des hôtesses sans umbrella... chacun vient prendre son diplôme dans un instant de recueillement entremêlé de rires et de bonne humeur.
On entendra encore longtemps le cri de guerre du pilote "et pourtant, je les ai toutes faites"...
Ce n'est pas sans un pincement au coeur que chacun remballe ses affaires et prépare sa moto pour rentrer chez lui. Et déjà on parle de revenir, ici ou ailleurs, mais aux journées K de toute manière.
Alors que les dernières motos sortent de l'enceinte du circuit, il y a encore dans l'air la magie de trois jours de bonheur, de plaisirs partagés, d'expérience acquise, entremélées de frayeurs et d'émotions. Cela a été si long et à la fois trop court. La fatigue est là pourtant, sous les efforts de chaque instant et les cinq cent kilomètres de roulage sur le circuit. Mais malgré les centaines de kilomètres à effectuer encore pour beaucoup pour rentrer chez eux, ce sont bien des sourires rêveurs sous les casques des motos au départ.
Je suis venu, j'y étais et c'était bien.
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