La GIMA : la renaissance
G.I.M.A. un acronyme qui ne veut rien dire pour la majorité
des motards. Groupement Industriel Métallurgique Automobile...
même quand nous le savons, hormis le mot automobile qui peut nous
mettre la puce à l'oreille, nous nageons en plein mystère.
Seuls les collectionneurs et les anciens vont réagir.
Dans les années 50 la GIMA construisait des motocyclettes avec un moteur AMC. Bien avant l'invasion des motos japonaises quand les motos françaises faisaient la une de Moto Revue.
La GIMA implantée dans le Puy de Dôme (çà ne vous dit rien cette endroit ?) travaillait avec cet autre fabricant de moteur régional. Certains nostalgiques en bricolent encore quelques unes des 175, des 125. Mais cela reste marginal. Pourtant en 1949 elle s'affiche en vainqueur du Bol d'or dans la catégorie 125. Une sportive la petite !!!!
Quel n'a pas été mon étonnement lors du mondial de tomber sur un modèle quasiment neuf dans un coin reculé des stands. Bien caché vers les motos d'occasion. Son état, et sa couleur orange ont attiré l'objectif de mon appareil photo. Il fallait que je m'arrête et discute avec deux personnes forts sympathiques qui m'ont expliqué qu'en fait la moto était neuve et sortait de leur usine.
Deux
frères possédant une entreprise de fabrication et de montage
décident de faire revivre cette petite 125 pour diversifier la
production et aussi un peu pour le plaisir.
Refaire un modèle identique s'avère difficile. Pour une
moto de collection, les données ne changent pas. La moto homologuée
avec son équipement peut circuler tel que. Mais pour un modèle
neuf il faut satisfaire aux exigences de la nouvelle réglementation
qui en plus de 50 ans a changé. Vous vous doutez bien que ce n'est
pas la loi des 100 Cv qui va poser problème mais il a fallut adapter
certaines pièces pour passer l'homologation. L'exemple le plus
flagrant en est le feu arrière qu'il a fallu redessiner et qui
n'a plus rien à voir avec le modèle d'origine. Nécessaire
aussi les rétroviseurs pour circuler.
Et époque oblige, la fabrication s'améliore comme la peinture époxy qui recouvre le véhicule et dont vous pouvez choisir la teinte. Bon alors qu'est ce que ca nous donne une moto de collection moderne ?
Un petit moteur 4 temps aussi économique qu'une mobylette actuelle : 2.5 litres au 100 Kms. Appréciable quand on sait que le réservoir contient 14 litres. Il est vrai que la bête n'atteindra que les 90 km/h. Elle n'affiche pas non plus les prétentions d'une sportive de l'an 2000 mais pour se rendre à son travail tout les matins elle sera moins cher qu'un abonnement aux transports en commun.
Maintenant est ce une moto de tout les jours ? D'abord prévue pour les amateurs de motos anciennes elle séduira surement des motards de tout les jours qui ne trouveront pas désagréable de rouler en ville avec une petite 125 que tout le monde regardera. Mais attention il faudra se dépêcher car seuls 200 exemplaires sont prévus avant de passer à un autre modèle. Alors objet passion ? objet raison ? Peut-être les deux.
N'oublions pas que la belle se dote d'un allumage électronique,
d'une batterie 12 volts et de l'éclairage en conséquence.
Ses 105 kgs seront retenus par deux suspensions à ressort. La selle
étant aussi suspendue le pilote ne devrait pas trop souffrir des
nids de poules.
Heureusement que le poids reste minime et que l'unique selle obligera le à rester célibataire ou choisir une compagne elle même motarde car les freins à tambours risquent de surprendre en cas d'arrêt d'urgence. Toutefois la production ne démarrera qu'une fois un certain nombre de commandes enregistrées : 50 d'après le dossier de presse, 80 d'après ce que j'avais pu comprendre sur le salon. Le chèque qu'il faudra faire pour acquérir cette monture : 3 600 € relativement raisonnable lorsque l'on sait combien coute une restauration.
Et bonne nouvelle au niveau assurance, la mutuelle des motards accepte d'appliquer un tarif collection. Le maître mot de cette machine : E.C.O.N.O.M.I.E
Marc Julien
8.10.2005
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