Histoire constructeur : IFA pour Industrieverband Fahrzeugbau
Une extrapolation des usines DKW passées à l'Est après la Seconde Guerre Mondiale
Quelques années d'existence, une 125 et un flat twin 350 2-T et MZ reprendra le flambeau...
La guerre, Groβe malheur ! La seconde a eu pour effet, entre autre atrocités, de partitionner l'Allemagne et de redistribuer son arsenal industriel. Prenez le groupe DKW, par exemple : créé en 1917 par l'ingénieur danois Skate Rasmussen avec, pour fonction, de développer une activité de textile, de machines à vapeur et une autre automobile, son empire fut démantelé après la Seconde Guerre Mondiale. Le nom DKW vint d'un surnom affublé aux premiers moteurs conçus par Rasmussen : Das Kleine Wunder ("la petite merveille").
DKW produisit des autos et des motos, depuis son siège social à Zschopau, en Saxe et ses usines à Zwickau, toujours en Saxe. Hélas, les Russes prennent possession de ce territoire après la guerre. Enfin, hélas : disons qu'on ne réécrit pas l'Histoire.
Industrieverband Fahrzeugbau
En allemand, ça veut dire "association industrielle pour la construction de véhicules". C'est plus simple de dire IFA. Dans le faits, IFA est ainsi une extrapolation des usines DKW, passés à l'Est, dont le nom a été déposé en 1946. Pour le fleuron de l'industrie allemande, cela signifie deux choses : avant la guerre, DKW faisait déjà partie du conglomérat Auto-Union qui donnera ensuite Audi (le logo d'Auto Union, ce sont justement ces quatre anneaux entrelacés). Ensuite, l'Allemagne de l'Est étant dans une vison prolétaire et minimaliste de la mobilité, cela donnera des engins adaptés aux moyens des locaux au prix de peu d'innovations et d'améliorations, tandis que les frères de l'Ouest ont dû rapidement se réinventer.
Juste avant la guerre, DKW produit une autre de ces petites merveilles : la RT 125, conçue par l'ingénieur Hermann Weber. Il s'agit d'un petit mono cylindre 2-T, à boîte 3 vitesses, avec des commandes déjà très modernes. Les premiers modèles sortirent de chaîne en 1939. Cependant, l'usine a été sévèrement bombardée en 1943 et 1944. Rien ne se produisit en 1945, on s'en doute. La refabrication des pièces débuta à nouveau en 1946 et la première machine complète fut réassemblée en 1949.
Crée en 1950, IFA permit de relancer la production à grande échelle, non sans modifier légèrement les plans de la DKW RT, principalement au niveau de la fourche et des amortisseurs arrière, tandis que ces clones de cette machine furent produits en Pologne (les WFK SHL et Sokol) et en Russie (la Moskva M1A). On peut également considérer que la première Yamaha, la YA-1, est elle-même une copie assez proche de la DKW-IFA. Par nostalgie, les IFA conservèrent les logos Auto-Union sur l'habillage de la machine. La clé de contact est elle-même frappée des 4 anneaux ! Avec ses 6,5 ch et sa vitesse de pointe de 85 km/h, la RT 125 fut une moto importante pour l'Allemagne de l'Est, par sa simplicité mécanique et sa fiabilité.
En quelques années, IFA va ainsi produire la RT 125 puis la RT 150. Sous l'impulsion de Walter Kaaden, l'un des dix plus grands génies (des rumeurs - fausses - prétendent qu'il a travaillé sur les missiles V1 et V2) que l'humanité ait compté (Walter Kaaden est l'inventeur du pot de détente, cet artifice qui permet de faire d'un 2-temps un traîne-con ou une pure machine de complétion qui fait des lèves en 4ème et dont le guidon vous menace les gencives dès qu'il arrive dans sa zone de puissance), IFA aura le temps de développer un éphémère flat-twin 350 2-temps ! Une pure rareté mécanique, à laquelle le plan quinquennal ne laissera pas la chance de s'exprimer pleinement. L'IFA 350 sortait 17 chevaux et pointait à 110 km/h ; elle avait une transmission par cardan.
Vers la banane...
Fin du bagne IFA en 1956. La production d'autos continua, sous le nom de Wartburg, des concurrentes des Trabant (Wartburg est une émanation de EMW, la partie est-allemande de BMW), plus carrées et moins sexy. Quand à la division moto, elle passa sous le joug de MZ qui lança sa première moto, la ES que les historiens surnomment "la banane" à cause de son garde-boue avant caractéristique, mais toujours avec le moteur DKW, accouplé à une boîte 4 vitesses. Ceci devient donc une autre histoire...
Commentaires
Merci pour cet article très intéressant (malgré deux, trois fautes d'ortographe sur les termes allemands).
12-10-2016 10:33Ach zé Koriché !
12-10-2016 17:05Perfekt.
Désolé pour les fautes, je suis totalement nul en allemand.
12-10-2016 20:11Philippe
Moi aussi !
12-10-2016 20:25