Les 5 erreurs les plus fréquentes à éviter en moto

Manque d'attention, mauvaise lecture de la route, excès de confiance...

Conseil pour débutants et rappels utiles pour les pros...

Personne ne roule jamais en permanence dans des conditions optimales de sécurité ni en étant au top de sa forme et de son savoir-faire. Si les débutants sont particulièrement concernés par ces conseils, les motards confirmés pourraient, en toute auto-critique, ne pas être tentés de les ignorer...

Erreur numéro 1 : rouler au-dessus des ses pompes

Vous avez la bave aux lèvres, vous vous sentez capable de "claquer un chrono" sur cette petite route que vous connaissez si bien ou vous avez vu un "lièvre" et vous tentez de le suivre... Bah des fois, faut réfléchir à deux fois avant d'adopter ce type d'attitude, parce qu'il faut dissocier la notion de vitesse absolue (celle qui va vous mettre sous le coup d'une contravention... ou pas) de celle de vitesse relative. Car dans certaines sections limitées à 70 km/h, certains virages peuvent difficilement se prendre à 50 km/h et la vraie question, c'est de définir votre propre zone de confort. Cette zone, c'est le moment où vous roulez sans être crispé, dans une capacité totale d'anticipation, sans être sous le coup d'actions réflexes qui peuvent parfois mal tourner... Pour rester dans sa zone de confort, il ne faut pas se laisser tenter par l'environnement (elle est belle, cette enfilade de virages, mais suis-je sûr qu'au fond, là-bas, ça ne va pas se refermer brutalement ?) ni par d'autres motards et laisser votre égo de côté. Bref, il faut être honnête avec soi-même.

Erreur numéro 2 : mal anticiper un virage

Point d'entrée, point de sortie, point de corde, adhérence, la vitesse, le freinage, le rétrogradage, le frein moteur : il faut en prendre en compte, des paramètres, pour prendre un virage proprement ! Sans compter le plan B (gravillon imprévu, légère trace d'humidité, coulée de gasoil, bref, changement d'adhérence, sans même parler, pour nos amis hipsters, des réactions chelou de leur machine à pneus à crampons, boucle arrière de cadre tronçonnée et huile de fourche d'origine), qu'il faut être capable d'appliquer rapidement.

On peut l'avouer : nous avons tous fait des erreurs d'appréciation en virage, nous avons tous failli tirer tout droit, nous sommes tous au moins une fois sorti un peu (beaucoup, passionnément, à folie...) large, très large, trop large. La meilleure façon de prendre un virage en toute sécurité est d'avoir en permanence l'angle de vision le plus large possible, ce qui implique de se positionner à l'extérieur de sa voie pour les virages à gauche et un peu au centre de la chaussée pour les droite. Et d'avoir suffisamment anticipé en termes de freinage et de rapport de boîte, pour pouvoir ensuite enrouler tranquillement d'un petit filet de gaz.

Erreur numéro 3 : une mauvaise lecture de la route et de ses aléas...

Un bon motard ne devrait jamais être surpris. Que ce soit sur route ou en ville, un excellent conducteur doit être capable d'interpréter en permanence tous les paramètres de son environnement. Les anglo-saxons ont des écoles de formation pour cela : ça s'appelle le "defensive driving" et cela consiste à scanner en permanence ce qu'il y a à courte et moyenne distance devant soi, à en déduire les conséquences éventuelles et à en anticiper l'action à mener.

Exemple : une petite route adjacente se profile à droite et vous ne voyez pas ce qui peut en déboucher à cause d'un corps de ferme. Plutôt que de risquer d'être surpris et de devoir composer avec le temps de réaction qui va rajouter une bonne seconde à votre distance d'arrêt, appréciez ce signal et positionnez-vous déjà sur les commandes de frein. Voire, réduisez aussi un peu votre vitesse. Ainsi, tout signal doit être interprété : comment vont réagir les voitures devant vous. Si vous voyez que deux voitures se suivent et que la seconde a un différentiel de vitesse, c'est qu'elle va peut-être déboiter, même si elle n'a pas mis son clignotant. Alors, certes, cela demande de la concentration et cela peut être nerveusement épuisant, mais c'est la façon la plus sûre de rester sur ses roues. On ne rappellera jamais assez l'importance du rôle du regard dans la conduite d'un véhicule.

Erreur numéro 4 : partir du principe que l'on vous a vu

Il y a quelques années, un mouvement de défense (qui n'était pas toujours de bonne humeur) des usagers de la moto avait repris ce slogan : "les motards ne meurent pas, on les tue". Certes, cela va à l'encontre d'un récent clip de la Sécurité Routière qui sous entendait que le motard se cartonnait tout seul en sous bois, par beau temps. Néanmoins, ce que voulait dire la FFMC, c'est qu'une cause majeure d'accidentologie était lié à une collision causée par un tiers qui n'avait pas vu la moto. L'exemple du décès de Coluche est, hélas, probablement le plus emblématique d'entre-eux.

Ne partez donc jamais du principe que l'on vous a vu, surtout en cette période troublée où les automobilistes se mettent à acheter des voitures avec comme premier critère d'achat leur "connectivité'. Ne pas confondre vitesse et précipitation dans vos manœuvres, bien vérifier lors d'un dépassement, en checkant dans le rétro de l'engin qui vous précède, que son conducteur vous a vu et ne pas passer bille en tête à un carrefour si un doute subsiste quant à l'attention d'un véhicule susceptible de traverser la route devant vous, même si c'est vous qui avez la priorité et que l'autre a un stop.

Même arrêté à un feu rouge, vérifiez derrière qu'une voiture n'arrive pas en trombe, cette voiture n'a peut-être pas vu, ni le feu rouge, ni vous. Cela n'arrive pas qu'aux autres. A la rédac, le Rédac Chef y a eu le droit aussi au "désolé, je vous avais pas vu", alors qu'il y avait un feu rouge.

Erreur numéro 5 : être - trop - dans son bon droit

Et tout ceci nous amène au dernier point : un motard est un être fragile par définition. Certes, il se doit d'être bien équipé en toutes circonstances. Mais même si vous êtes dans votre bon droit quand une voiture vous cartonne alors qu'elle a grillé une priorité à droite ou un feu rouge, il n'y a pas qu'un imbécile dans l'histoire (certes, le conducteur fautif mérite une belle fessée avec des orties), mais deux, car c'est vous qui êtes dans le plâtre et c'est votre moto qui a la roue avant encastrée sous le carter moteur, ce qui n'est pas reconnu par les critiques d'art pour être exposable dans un salon.

Alors, certes, quand on voit le comportement de certains "motards" (souvent dans le Sud et autour de Paris) qui mettent en avant leur fragilité et qui foncent à tout va en se permettant d'engueuler les autres, on a envie de leur rappeler quelques théories darwiniennes selon lesquelles ce ne sont pas les plus fort en gueule qui survivent, mais les plus adaptables.

Car un bon motard est, aussi, un vieux motard.

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