Paris : Scandale de corruption dans les fourrières
Corruption active et passive, blanchiment, abus de bien social, faux en écriture publique...
Le leader des fourrières parisiennes en détention provisoire, des brigadiers-chefs en garde-vue, un fonctionnaire sous contrôle judiciaire et une enquête en cours
Les fourrières n'avaient déjà pas bonne presse auprès des usagers parisiens et pour cause. Le scandale judiciaire qui est en train d'éclater autour du leader parisien de ce secteur ne va pas améliorer leur image. Corruption d'agents, blanchiment, abus de bien social... accrochez-vous, car l'enquête n'est pas encore terminée.
À Paris, la société Inter Dépannage était un poids lourd du milieu, ne cessant de prendre de l'ampleur au fil des ans pour embarquer jusqu'à 250.000 véhicules par an vers dix fourrières, quatre à Paris et six dans les Hauts de Seine.
Mais la réussite de celui qui n'était à l'origine qu'un petit garagiste a suscité des interrogations auprès de la police, de l'Inspection générale de la Police nationale puis du parquet poussant l'ouverture d'une enquête à partir de 2018.
L'ascension vertigineuse du roi de la fourrière à Paris a ainsi débuté par la corruption d'un cadre fonctionnaire pour obtenir l'agrément de fourrière. Pour ne pas être inquiété, la société a ainsi offert de nombreux services à des policiers, des élus et autres fonctionnaires en entretenant et réparant leurs véhicules personnels dans ses garages, voire même en leur fournissant des "véhicules de fonction", en leur payant des séjours en bord de mer ou via une petite enveloppe de billets.
Le patron avait en effet d'autres dossiers à cacher. Il a été avéré à titre d'exemple que les dépanneurs acceptaient de décharger un véhicule avant l'enlèvement si son propriétaire acceptait de payer en cash, sans justificatif.
Certains conducteurs n'étaient pas déclarés et au moins sept conducteurs opéraient sans même être titulaires du permis de conduire. Durant l'enquête, les salariés ont également dénoncé le comportement menaçant du patron et le climat détestable qui régnait dans l'entreprise.
Le patron a été mis en examen pour corruption active et passive par personne dépositaire de l'autorité publique, faux en écriture publique, blanchiment, abus de bien social... il a été placé en détention provisoire en décembre à la prison de la santé. Le cadre qui avait fourni l'agrément, mais à la retraite depuis 2017, a été mis en examen pour corruption passive et recel de biens provenant d'un abus de bien social. Niant les faits, il est provisoirement placé sous contrôle judiciaire. L'affaire continue de se démêler puisque deux brigadiers-chefs officiants dans les Hauts-de-Seine ont également été placés en garde à vue par l'IGPN. Rappelons que pour l'heure aucune condamnation n'a été prononcée et que la présomption d'innocence demeure.
D'autres têtes devraient prochainement tomber, notamment au niveau des élus et fonctionnaires, car la Mairie de Paris, qui a récupéré les fourrières de la préfecture en 2018, a saisi l'inspection générale pour mettre en lumière de possibles cas de corruption au sein de son administration.
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