Une pause pipi à 135 euros

"Déversement de liquide insalubre hors des emplacements autorisés"

Une pratique interdite par le Code pénal

Qui n'a jamais, sous le coup d'une envie pressante, effectué un arrêt obligatoire pour aller se soulager le long d'un arbre ou d'une route ? Si ce n'est pas forcément fréquent, mais une vessie pleine cumulée à la conduite, en plus des risques de complications urinaires, provoquent invariablement un grand inconfort.

Sauf que la fameuse pause pipi n'est pas autorisée n'importe où. Elle est même interdite en dehors des toilettes publiques.

C'est la surprenante expérience qu'a vécue un commercial de 64 ans originaire de l'Eure alors qu'il sillonne quotidiennement les routes du nord du pays. Alors qu'il circulait dans le Val-d'Oise, il aperçoit enfin une voie de stationnement entre Luzarches et Chaumontel, l'occasion idéale pour soulager cette envie qui le tiraille depuis des kilomètres.

Sauf qu'au moment de repartir, une voiture de gendarmerie s'arrête devant lui et procède à un contrôle en règle des papiers. L'un des agents demande alors au conducteur s'il vient d'uriner dans l'herbe, ce à quoi l'intéressé lui répond par l'affirmative.

Résultat des comptes, les gendarmes lui dressent un procès-verbal pour "déversement de liquide insalubre hors des emplacements autorisés". Et c'est donc une coquette amende de 135 euros dont le sexagénaire a dû s'acquitter par la suite comme le prévoit l'article R634-2 du Code pénal :

Hors les cas prévus aux articles R. 635-8 et R. 644-2, est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la 4e classe le fait de déposer, d'abandonner, de jeter ou de déverser, en lieu public ou privé, à l'exception des emplacements, conteneurs, poubelles ou bennes adaptés aux déchets désignés à cet effet pour ce type de déchets par l'autorité administrative compétente, des ordures, déchets, déjections, matériaux, liquides insalubres ou tout autre objet de quelque nature qu'il soit, y compris en urinant sur la voie publique, si ces faits ne sont pas accomplis par la personne ayant la jouissance du lieu ou avec son autorisation.

Remonté contre cette verbalisation, d'autant qu'il affirme que les gendarmes lui avaient parlé d'une soixantaine d'euros, il a un temps envisagé de porter plainte pour dénoncer l'absence de solutions avant de se raviser.

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• Source : actu.fr
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