Magazine Moto2 : le dernier numéro
Le numéro 240 sera le dernier du mensuel moto
"Au Revoir"
La nouvelle vient de tomber comme un couperet, sous la forme de l'édito du Rédacteur en Chef Eric Maurice au numéro de septembre :
Vous avez entre les mains le dernier numéro de Moto2. [...] les raisons de cet arrêt sont tellement banales qu'on se demande s'il est besoin de les donner : des ventes en nombre insufisant, une réduction importante de la présence publicitaire et le bilan économique du mag passe dans le rouge. [...] à l'heure d'internet qui permet de suivre l'actualité en temps réel sans débourser un sous.
Après l'arrêt de Moto1, et le passage de Moto2 entre plusieurs éditeurs au cours des dix dernières années, le titre s'arrête cette fois-ci définitivement. On ne peut que le regretter... alors qu'il y avait un contenu intéressant, des dossiers de fond en plus des essais et des articles juridiques.
L'année passée aura ainsi vu les difficultés de MotoRevue - passé de l'hebdomadaire ou bimensuel - et l'arrêt d'un mensuel majeur, qui faisait partie du PLM (paysage littéraire moto) depuis des années. 240 numéros, cela représente une histoire de 20 ans et pas moins de 6 ans pour l'équipe actuelle. Inquiétant et désolant.
L'analyse et les raisons ont été données. Il y a également beaucoup de titres dans la presse deux-roues, plus de 40 en tout ! Et si les premiers peuvent se targuer de plusieurs dizaines de milliers de lecteurs (tirage de 146.000, pour une diffusion payée de 113.000 pour Motomagazine, tirage de 77.000 pour Motos & Motards pour une diffusion payée de 36.000), la tendance est à la baisse du lectorat. Le titre Maximoto est ainsi passé d'une diffusion payée de 38.612 à 23.000. Moto2 avait vu son lectorat s'éroder au cours des 3 dernières années, passant d'une diffusion payée de 14.000 à 10.000 exemplaires. Or, les couts fixes sont quasiment les mêmes quelle que soit la diffusion. Et une fois payés les NMPP (qui assurent la distribution de la presse) et l'imprimeur, il ne reste clairement plus grand chose pour les salaires même en cas d'équipe réduite.
Il est clair que de plus en plus de motards consultent le net pour avoir les infos gratuitement et ne vont même plus en kiosque pour acheter une revue moto. En parallèle, les budgets publicitaires assurés principalement par les constructeurs moto et quelques assureurs et grandes enseignes ont fondu comme neige au soleil au cours des dernières années et ont donc réduit les recettes. La presse ne va pas bien dans son ensemble - tous secteurs confondus - et la presse moto souffre sans doute encore plus.
Et sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, la situation ne devrait pas s'arranger. La presse internet souffrira également car la création de tout contenu coute également : il y a toujours des salaires à payer. Et s'il n'y a pas de papier, les développements d'applications entrainent également des investissements financiers importants.
Bonne route à l'équipe malgré les circonstances en espérant qu'ils trouvent une nouvelle rédaction pour continuer à faire partager leur passion de la moto...
* source chiffres diffusion : OJD
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