Moto Grand Prix d'Allemagne : preview
104 points d'avance pour Valentino Rossi au championnat MotoGP
Biaggi au « MAXimum» !
Avant la trêve estivale du championnat MotoGP, le vainqueur
du GP d'Allemagne 2004 ambitionne de s'illustrer à
nouveau au Sachsenring. Le champion sortant Valentino Rossi est sans nul
doute l'homme fort du championnat, après avoir remporté
sept des neuf courses, sur le sec comme sous la pluie. Avec huit courses
encore à venir, l'Italien possède une avance incroyable
de 104 points sur son adversaire le plus proche, Marco Melandri, tandis
qu'un seul point sépare ce dernier de Colin Edwards.
Mais peut-être Max Biaggi, adversaire ancestral de Rossi, est-il
prêt pour une renaissance sur le circuit du Sachsenring. Actuellement
quatrième au classement provisoire, l'empereur romain est
un maître du « Ring », avec à son actif une victoire
l'an dernier et la pole position lors des deux dernières
éditions.
MAX BIAGGI ET LE SACHSENRING
Le palmarès de Max Biaggi lors des derniers GP d'Allemagne parle de lui-même. Il a remporté l'épreuve en 2001 et 2004, s'est classé 2e en 2002 et aurait bien pu gagner en 2003 s'il n'avait pas chuté après avoir signé le meilleur tour en course. Après deux saisons au sein d'un team satellite Honda, il a rejoint cette année la structure officielle du HRC en MotoGP.
« Changer de team n'est jamais chose simple, » dit-il. « En début de saison il nous a fallu apprendre et nous avons perdu du temps, mais aujourd'hui nous sommes prêts et j'espère donc renouveler ma performance allemande de l'an dernier. Le Sachsenring est un tracé plutôt inhabituel – très vallonné, étroit par endroits, plus large ailleurs, au point qu'il faut bien le connaître pour aller vite. Comme tout circuit il est agréable dès lors que la performance est au rendez-vous. L'an dernier tout s'était déroulé magnifiquement et mon approche de l'épreuve avait été impeccable – j'avais obtenu la pole, mes pneus Michelin s'étaient bien comportés tout au long de la course et le week-end avait donc été parfait.
« Le tracé est vraiment exigeant pour les pneus, surtout à gauche. C'est un aspect crucial, non seulement du fait du nombre de courbes à gauche, mais également parce que certains virages sont rapides et que l'on y prend beaucoup d'angle, ce qui très contraignant pour les pneus. « Le virage n°12 peut poser problème car il s'agit de la première courbe à droite que l'on rencontre, et le flanc droit des pneumatiques peut avoir refroidi quelque peu. Néanmoins, Michelin parvient toujours à nous fournir les enveloppes dont nous avons besoin, le niveau de grip à droite est bon. Le virage n°12 est délicat aussi car il est à la fois très rapide et aveugle. On pense qu'il est large mais il se resserre en sortie, puis le tracé plonge sous vos roues et l'on se retrouve en situation de carrossage négatif.
« Seules les deux dernières courbes permettent réellement
de tenter des dépassements. De ce point de vue, même le virage
n°1 est délicat car la zone de freinage se trouve en haut de
côte et que la roue arrière se déleste à chaque
fois. Ma partie préférée se situe après le
fer à cheval à droite (virages n°3 & 4), lorsque
l'on rentre dans la longue portion de courbes à gauche. La
montée et le passage au sommet sont aveugles et il faut donc savoir
exactement où placer sa roue avant. La portion très lente
qui précède n'est pas aussi intéressante, mais
mon job n'est pas d'apprécier les circuits, il est
simplement d'y être rapide.
« Cette année, Michelin a fait un gros pas en avant avec
le pneu arrière. Nous avons testé la construction 2005 durant
l'hiver et lorsque nous l'avons comparé avec l'ancien,
il ne faisait aucun doute que le nouveau était bien plus performant
dans la deuxième moitié de la course. Peut-être n'est-il
pas plus rapide sur un tour chronométré, mais sa stabilité
et sa constance sont en net progrès. Michelin travaille toujours
en profondeur et propose généralement des évolutions
décisives. »
LE CHALLENGE DU SACHSENRING
Michelin a bénéficié d'un succès sans précédent au Grand Prix d'Allemagne. Depuis la réunification, le manufacturier français de pneumatiques a remporté 13 des 14 épreuves allemandes en catégorie reine. Seule la première édition, en 1991, lui a échappé. Ces succès ont été obtenus sur trois circuits différents – Hockenheim, Nurbürgring et Sachsenring. Une fois modernisé, le Sachsenring a accueilli son premier Grand Prix en 1998, subissant depuis des modifications majeures. Le tracé actuel fut utilisé pour la première fois en 2001, dernière année des 500 cm3. Depuis, les machines 4-temps ultra rapides ont réduit le record du tour d'une minute et dix secondes !
« Il s'agit d'un des circuits les moins rapides et
le premier tronçon est si lent qu'il ne convient guère
à une machine de MotoGP, » indique Nicolas Goubert, responsable
de la compétition moto chez Michelin. « Il y a quelques années
(en 2000), avant que la piste ne soit élargie, le record du tour
en 250 était en fait plus rapide qu'en 500. Ainsi, la puissance
n'est pas primordiale sur ce circuit, où il est plutôt
question d'agilité et de vitesse de passage en courbe. Notre
construction 2005, qui a permis de grosses
améliorations sur les temps de course cette saison, devrait nous
aider au Sachsenring car il y a tellement de courbes où les pilotes
restent longtemps sur l'angle maximum. L'adhérence
sur le bord du pneu s'avère donc primordiale au Sachsenring,
alors que la motricité à l'accélération
ne revêt pas autant d'importance. Notre construction 2005
apporte une meilleure stabilité ainsi qu'une adhérence
accrue sur les flancs. Mais il nous faut toujours progresser dans ce domaine
car, dans leur quête de performance,
les pilotes nous demandent toujours plus de grip sur l'angle. C'est
une requête permanente ! « Nous utilisons des pneumatiques
bi-gomme, avec une configuration relativement asymétrique puisque
le Sachsenring est composé de dix courbes à gauche pour
seulement quatre virages à droite. Bien que l'endurance puisse
être critique en ce qui concerne la partie gauche du pneu, nous
aimerions obtenir un
nouveau record du tour en fin de course. Mais je pense que ce ne sera
pas aisé, tant les contraintes en matière de pneumatiques
sont élevées, mais c'est clairement l'arrière
qui est le plus sollicité. Comme il n'y a pas de gros freinages
ou d'entrées de courbe sur les freins, nous n'avons
pas d'inquiétude concernant le pneu avant.
« Après cette course notre équipe prendra un repos
bien mérité, et nous pensons qu'il est important que
le MotoGP fasse une coupure à la mi-saison. Immédiatement
après la course de dimanche, nous préparerons nos pneumatiques
pour Brno, qui seront fabriqués à l'usine pendant
que nous sommes en vacances ! »
Commentaires