Z'humeurs : La piste est elle nécessaire pour devenir un meilleur motard ?
La rédaction vous donne son avis sur la question
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Alexis, Journaliste
Pas forcément, ça dépend déjà de l'utilisation qu'on fait de la moto : je ne suis pas certain que savoir prendre un maximum d'angle soit d'un grand secours lors des sorties sur chemin en trail. Maintenant, toutes les formations (et j'insiste sur ce terme) permettent d'améliorer sa maitrise de la moto et donc de mieux gérer les situations imprévues. Le mieux restant bien entendu d'anticiper l'imprévu.
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Damien, Essayeur
Toute pratique tierce de la moto est bénéfique au motard. La piste est, certes, une bonne école mais très éloignée de la route et ses dangers. Pour la maîtrise de la moto, je pense que l'enduro et le trial sont les meilleures écoles. Equilibre, technique, terrain changeant constamment… ces disciplines apportent beaucoup en terme de sécurité au quotidien. Une formation type rallye-routier serait le mieux pour progresser. La piste me parait moins nécessaire et encore moins obligatoire. Mais quel pied !
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DavidRédac'
Le plus proche de la route, c'est le stage post-permis. L'avantage de la piste est par contre de pouvoir repousser les limites du pilotage en toute sécurité. Donc, se faire de la piste, ce n'est pas obligatoirement devenir un meilleur motard, mais c'est en tout cas gagner en maîtrise de sa moto.
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Jean-François, Doc' Méca
Meilleur "motard", pas sûr, meilleur pilote et ainsi vieux motard, très certainement. C'est un excellent moyen d'améliorer sa conduite, même sur route. Quant à l'esprit motard, il existe aussi sur piste. Solidarité, entraide, rigolades... On l'a vu cette saison en Sportwin !
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Philippe, Journaliste
Réponse : oui et sans aucune hésitation. J'ai eu la chance d'en faire beaucoup, genre à une époque j'ai roulé à Kyalami une fois par semaine pendant trois ans, ainsi que de faire beaucoup de stages. La meilleure école de pilotage au monde, c'est sans conteste la California Superbike School, de Keith Code, auteur de "A twist in the wrist" (lecture obligatoire !) et avoir fait 4 sessions successives avec eux, ça m'a juste fait voir la lumière. Question confiance dans le train avant, appréhension des micro détails de position de conduite qui vous font rattraper une erreur de trajectoire, j'ai appris tout cela grâce à la piste. Et si après 30 ans de moto et des centaines de milliers de kilomètres, je trouve toujours que c'est toujours aussi kiffant de ressentir, parfois, cette osmose parfaite avec une machine, c'est grâce aux automatismes et à l'expérience acquise en piste. Et ça, c'est irremplaçable.
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SandrineJournaliste
Côté piste, je préfère celle d'Argentine et de Bolivie. Rouler en dehors de la route, dans toutes les conditions de graviers, sable, sel, m'a permis d'être plus en confiance ensuite sur la route. Et vu le nombre de chutes, cela m'a aussi permis de moins craindre la chute et donc d'être plus détendue sur la moto quand les conditions climatiques se dégradent. A faire absolument.
Commentaires
Je pense aussi que la piste permet de mettre du gaz et d'avoir peut-être moins envie (besoin ?) d'en mettre sur la route. Je suis étonné qu'aucun de ces 6 avis de la rédac n'en parle.
02-11-2017 18:25En tous cas vive toutes les formes de moto !
Amitiés,
Didier Curren
Peut être parce que ce point est finalement très relatif... Au moins pour moi. 02-11-2017 19:23
on doit vieillir, moins besoin de mettre gaz
02-11-2017 20:06Tout le monde n'est pas un gros bourrin non plus...Moto n'est pas forcément égal à gros gaz.
03-11-2017 08:22Toutafé !
Perso, après avoir goûté pour la première fois à l'environnement piste, ca m'a calmé au niveau du gros gaz sur route.
Quand on connait le plaisir d'un revêtement nickel, avec personne en face, personne qui va sortir de son garage ou de son champs, pas d'arbre ou de ravin en sortie de virage, et tout ca, je trouve qu'on se rend compte à quel point l'environnement "route" n'est pas tout à fait idéal pour rouler comme un goret. 03-11-2017 08:42
"Un meilleur motard" ? Ca je sais pas ce que c'est, un meilleur pilote, peut être, mais ça dépend de ce qu'on a envie de faire ensuite et de la spécificité de l'expérience de la piste.
03-11-2017 08:50Quelqu'un parlait de "repousser les limites", mais ça veut dire aussi prendre plus de risques. En ce qui me concerne, ça fait un moment que je ne cherche plus ces limites, je conduis plutot avec une bonne marge de sécurité (ce qui n'empèche pas de s'amuser un peu) et du coup faire de la piste ne m'apporterait pas grand chose de plus.
Par contre, ma "formation" je l'ai acquise jeune sur la route en faisant beaucoup de bornes dans toutes les conditions et avec des machines à freins à tambour et pas toujours au top.
On apprend à adapter sa conduite et éviter les erreurs. Je conduis depuis l'age de 15 ans, j'en ai 62, je ne suis tombé que 2 fois et c'était dans mes 4 premières années de conduite. Je ne me suis jamais cassé quoi que ce soit.
Salut
03-11-2017 13:00Le circuit et la route, sont tellement aux extrêmes l'un de l'autre que je dirais... non...
Après, toute expérience de roulage qu'elle quel soit est bonne à prendre.
Et est ce que le circuit calme les ardeurs une fois sur la route ? Je ne crois pas...A moins de ne tourner QUE sur circuit et avoir sa seule moto sur remorque
V
+1 Big, la piste ne calme rien du tout, c'est un exercice complètement différent, avec des machines différentes, et dans des conditions totalement différentes !
03-11-2017 13:44Ce sujet c'est un peu l'Arlésienne comme bien d'autres sur le salut,... ça va, ça vient et les réponses sont bien souvent les mêmes...
03-11-2017 13:47Accro à la moto, pour moi, l'un ne va pas sans l'autre.
03-11-2017 14:17Après un W-E piste, je me sens bien mieux sur ma bécane de route.
Et quel plaisir de retrouver une moto qui freine et une boite de vitesse moderne !
Quelqu'un disait un jour qu'il allait au stade pour se défouler et ça le rendait plus calme ensuite.....il suffit de regarder les sorties de stade pour constater que les spectateurs ne sont pas défoulés, ni calmés en sortant, bien au contraire.
Je me souviens de retours des 24h sur l'autoroute où tu roulais plus en regardant dans ton rétro ce qui allait te pulvériser qu'en regardant devant. Quand certains sont échauffés, ils veulent se faire leur film......
L'expérience de la piste peut être bénéfiques, mais si on se retrouve sur la route entre potes avec 2 trois mecs un peu chauds, ça m'étonnerait que le mec qui fait de la piste reste de marbre quand ça va commencer à arsouiller. Ca veut dire qu'il va vouloir prouver que son expérience va être la meilleure et il va pousser les petits copains avec moins d'expérience dans des zones de dangerosité préjudiciables.
Mais bon! Ce n'est évidement pas le cas de tout le monde mais c'est un fait....
03-11-2017 15:40
la piste m'a donné confiance sur route.
03-11-2017 21:53savoir "jusqu'où" je peux freiner ou pencher.
par contre, ça donne aussi "sur confiance", j'ai souvenir d'une arsouille autour du lac de serre ponçon y'a des années (2001, y'a prescription), où on avait le genou par terre partout.
j'ai aussi failli me tuer (2 fois dans la même montée) dans une montée de col, excès de confiance, voulu poser le genou, tirage tout droit.
MAIS
la piste m'a sauvé quelques fois. dont par exemple une descente de col où une copine devant a tiré tout droit après avoir paniqué sur un banc de gravillons en virage avant de tomber dans l'herbe.
l'expérience de la piste (enfin, des bacs à gravier) m'a permis de freiner et m'arrêter en traversant les graviers et l'herbe, mais sans me casser la gueule.
tom4
D'un autre coté si c'est pour acquérir de l'expérience dans la gravier et l'herbe, il y a surement mieux que la piste....
L'enduro me parait plus adapté!
05-11-2017 01:13
"Perso, après avoir goûté pour la première fois à l'environnement piste, ca m'a calmé au niveau du gros gaz sur route.
06-11-2017 14:35Quand on connait le plaisir d'un revêtement nickel, avec personne en face, personne qui va sortir de son garage ou de son champs, pas d'arbre ou de ravin en sortie de virage, et tout ca, je trouve qu'on se rend compte à quel point l'environnement "route" n'est pas tout à fait idéal pour rouler comme un goret."
+1
Je roule moins vite qu'avant sur route avec un meilleur contrôle de la moto, ce qui , à mon sens, augmente ma marge de sécurité .
Un tour à Bresse, c'est 4 freinages d'urgence et 2 manoeuvres d'évitement!!
En fin de journée (dans les 70 tours), normalement, tu es plus à l'aise sur les prises de frein efficaces et les changements de direction rapides, ce qui peut servir sur route.
Sur piste, on peut mettre du gaz à fond. Sur route, non, mais on peut aussi y rouler très fort. Personnellement, j'ai du mal à rouler "cool", et seul la peur du contrôle limite mon poignet droit.
09-11-2017 09:33Et après de la piste, j'ai tendance à rouler au moins aussi fort qu'avant.
Je me souviens d'un stage sur circuit où, en quittant les lieux, les stagiaires sont partis gaz en grands, tout émoustillés de leur journée...
Alors l'histoire de "la piste pour rouler plus cool sur route..." huhuhu...
"Je me souviens d'un stage sur circuit où, en quittant les lieux, les stagiaires sont partis gaz en grands, tout émoustillés de leur journée... "
09-11-2017 10:15Ne pas faire la différence entre une route fermée (circuit) et une route ouverte ....
là c'est irrécupérable, et pas bon pour les statistiques.
La réponse est évidemment "non, ce n'est pas nécessaire".
10-11-2017 14:14Les deux pratiques sont quand même bien différentes, particulièrement quand on commence à avoir un petit niveau sur circuit, et à chercher les limites d'adhérence: le faire sur route est inenvisageable, à moins d'être suicidaire. Les trajos sont différentes, les points de freinage différents et les marges de sécurité n'ont rien à voir.
Sur route je cherche à enrouler, sur piste, je cherche le chrono, c'est pas la même chose...
Faire 8 ans de piste m'a tout de même apporté une certaine sérénité sur route. Les marges ont augmenté, et la vitesse n'a pas diminué (sur routes de montagne en tous cas...). Ca m'a appris aussi à "écouter mes pneus".
Maintenant honnêtement ça ne m'a jamais incité à "rentrer dans le rang" non plus, je reste un délinquant, et surtout, ça ne m'a pas du tout du tout mis à l'abri d'un crash.
On peut être un bon pistard et un mauvais motard (peur des revêtements changeants, peur des autres, pas d'anticipation).
Et l'inverse est vrai aussi, pas mal de potes motards qui se débrouillent très très bien sur route ... sont absolument
ridiculesleeeents sur piste.