Avis moto : Benelli Tre K

Imparfaite mais séduisante

Ah, la Tre K ! Sur le papier, elle tout pour séduire un motard à la recherche d'un trail sportif. Dans les faits, il n'y a guère que la position de conduite et la protection procurée par le tête de fourche qui permettent de la classer dans cette catégorie... Car la Tre K est rien de moins qu'un roadster TNT travestit d'un grand guidon, d'une mini-bulle et de suspensions relevées. La selle est haute et ferme, les commandes dures, et les suspensions raides. Ajoutez à cela un bridage déplorable qui plombe le caractère du trois cylindres au-delà de 6000 tr/min (heureusement, il est intact en deçà) et fait s'envoler la consommation moyenne à 8l/100 km, limitant du coup la consommation à a peine 200 km, et vous comprendrez qu'il faut éviter la Tre K comme la peste si on veut une machine pour tailler la route. Comme gros supermotard en revanche, la Tre K est parfaitement dans son rôle. Le caractère du trois cylindres ferait passer celui d'une Speed Triple pour un robot mixeur et la partie cycle est un régal de neutralité sur réseau secondaire, avec un mix agilité stabilité parmi les tout meilleurs du marché. Mais pour pleinement exploiter son potentiel, il faut penser impérativement à changer les pneus mixtes d'origine, rapidement débordés par le couple et la puissance de la bête sur le sec. Et dès qu'il pleut, c'est carrément Holiday On Ice... Dernier détail, le prix “haut de gamme” de cette Benelli ne veut pas dire que la finition est à l'avenant. Ce serait même plutôt le contraire: faisceau électrique exposé à tous les regards (et aux intempéries), plastiques de carrosserie de piètre qualité et mal ajustés. Vous voilà prévenu !