Stratégie KTM : interview d'Eric Antunes, directeur de KTM France

"A l'échelle mondiale, KTM est dans une croissance à 2 chiffres depuis 3 années consécutives"

Une gamme qui va s'étoffer dans les années à venir, avec un 900 vertical twin

Le Salon de la Moto Porte de Versailles nous a donné l'opportunité de passer 20 minutes en tête à tête avec Eric Antunes, directeur de KTM France. L'occasion de faire le point sur l'actualité de la marque autrichienne et sur ses projets.

Comment se porte KTM en France ?

"Nous sommes dans un marché particulier et l'année est devenue compliquée à partir de juillet. Comme beaucoup d'autres marques, il est difficile d'avoir une visibilité sur la fin d'année à cause de la fin de la loi des 100 chevaux. Nous allons donc finir l'année en légère baisse, à environ 6500 unités. L'Off-Road chez nous représente 45 % de nos ventes et dans ce segment, l'enduro en fait 60 %. Sur l'Off-Road, on constate une baisse de la fréquence de renouvellement des machines, c'est lié à la crise économique, bien sûr, mais aussi à l'âge des pratiquants. La série des Duke et RC 125 et 390 est essentielle pour notre percée sur des marchés internationaux, elle s'est un peu ralentie en France car nous ne sommes plus tout à fait les seuls sur ce segment. Mais la 125 reste aux environs des 1000 unités par an. Ce qui est positif, également, c'est le nombre de jeunes permis A2 qui viennent acheter des 690, cela nous permet d'espérer les fidéliser ensuite par nos valeurs fun, ready to race et par nos campagnes de communication décalées, qui nous valent parfois des critiques ou des remontrances, mais KTM continuera à communiquer avec des motos sur pistes et d'autres en glisse. Parce que c'est cela, notre ADN".

Et comment se porte globalement KTM ?

"Très bien, nous allons faire 156 000 motos immatriculées cette année, ce qui est un record historique. Depuis trois ans, KTM est dans une évolution exponentielle avec des taux de croissance à deux chiffres. Pour la première fois, nous allons atteindre un chiffre d'affaires supérieur à 1 milliard d'euros. C'est en cela que la situation française est un peu particulière pour nous, même si la France reste le second marché européen derrière l'Allemagne".

La RC8, c'est fini ?

"Oui, elle disparaît du catalogue. Vous savez, le marché de la sportive est en forte baisse et les seules sportives neuves que je vois, je les vois sur piste, plus tellement sur la route. Compte-tenu des volumes de vente espérés, c'est difficilement rentable de développer une machine homologuée pour succéder à la RC8. Par contre, on peut imaginer une RC16 compé-client, non homologuée, pour les collectionneurs ou les gentlemen-riders, à 140 000 euros..."

Quelles sont vos perspectives pour 2016 ?

"Contrairement à certaines marques européennes auxquelles nous sommes parfois comparés, comme Triumph et Ducati, nous sommes plus généralistes. Nous vendons des 1290, mais nous vendons aussi de la mobilité urbaine avec des 125. Nous devons donc mettre l'accent sur notre réseau de distributeurs, pour être plus prêts de nos clients et le faire passer de 80 à 120 points de vente. Mais je pense que le futur s'annonce bien car nos clients ont une vraie fidélité à la marque et notre nouvelle Super Duke 1290 GT a reçu un bel accueil sur le Salon. Et puis comme vous le savez, nous avons une nouvelle motorisation en préparation, un vertical twin entre 8 et 900 cm3, qui comblera le gap entre les 690 et les 1290".

Plus d'infos sur KTM

• voir : la visite virtuelle du Salon de la Moto de Paris
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